Mort d'Alexandre : qui sont les suspects ?

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Quatre personnes ont été mises en examen dans la mort d'Alexandre, 13 ans, à Pau, en juin 2011.

Le profil des suspects mis en examen dans l'enquête sur le meurtre d'Alexandre Junca, ce collégien de 13 ans tué puis démembré en juin 2011, se précise. Si les circonstances du drame restent floues, les enquêteurs ont obtenu des détails sur le parcours des quatre suspects principaux. Tous sont mis en examen pour assassinat avec actes de torture et de barbarie et séquestration de plus d'une semaine, en bande organisée, d'un mineur de moins de quinze ans. Ils risquent ainsi la prison à perpétuité.

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Parmi les personnes poursuivies, figure Mickaël Baehrel, un marginal de 27 ans originaire de Normandie. C'est lui qui apparaît aujourd'hui comme le principal suspect dans cette affaire. A l'époque des faits, l'homme vivait non loin du lieu de la disparition d'Alexandre, près de la place où a été retrouvé le vélo de l'adolescent. C'est donc à quelques mètres de cette place que Mickaël Baehrel, longtemps habitué des foyers, s'est fixé. Il était en effet installé depuis plusieurs mois chez sa compagne, Fatima, elle aussi mise en examen dans l'affaire, rapporte Le Parisien.

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C'est chez elle que le couple se retrouvait avec un autre suspect Mike Bonnet, pour boire après avoir fait la manche, devant les halles, à moins de 50 mètres du drame. Il pourrait également s'agir du lieu où le corps d'Alexandre a été caché après son agression à coups de marteau. Un marteau avec lequel Mickaël Baehrel avait déjà agressé un SDF le mois suivant la disparition du jeune garçon et qui lui avait valu d'être incarcéré depuis avril 2012.

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Car Mickaël Baehrel est un habitué de la prison, il compte en effet de nombreuses condamnations sur son casier judiciaire. Détenteur d'un CAP carrosserie, le jeune homme de 27 ans était connu du voisinage pour ses excès de violence et ses coups de sang. "Il a menacé mon fils de l'égorger. Il frappait dans les portes, les murs. C'était l'enfer", témoigne une femme dont le fils a vécu juste au-dessus du couple.

Le duo ne manquait pas de surprendre le voisinage. De vingt ans son aînée, Fatima a rencontré Mickaël Baehrel dans un foyer en 2008, rapporte encore Le Parisien. Décrite comme une femme "gentille" mais souvent "hagarde", qui racontait à tout le monde qu'elle était enceinte", elle est tombée folle amoureuse du principal suspect. Déclarée handicapée à 80%, "elle a aussi fait d'innombrables séjours en hôpitaux psychiatriques", précise Me Rolfo, son avocate.

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Autour de ce couple, gravitaient deux autres hommes : Mike Bonnet, 25 ans et Claude Ducos, 74 ans, tous deux suspectés d'avoir aidé Mickaël Baehrel à se débarrasser du corps. Le plus jeune, papa d'une fille de 8 ans passait de nombreuses soirées avec le principal suspect et l'accompagnait dans ses dérives, les deux hommes ont notamment réalisé un braquage ensemble, selon Le Parisien.

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Le procureur a insisté sur la personnalité de Claude Ducos, présenté comme un chasseur au profil tout à fait différent de celui de Baehrel. Bénévole dans une association d'aide aux SDF, il entretenait "des relations de nature homosexuelles" avec le suspect numéro 1. "Pour Baehrel, cette relation semblait plus utilitaire qu'amoureuse", détaille Jean-Christophe Muller, procureur de Pau. Les deux suspects ont-ils "simplement" aidé Mickaël Baehrel à se débarrasser du corps ou bien ont-ils participé à une atroce séquestration d'Alexandre en forme d'agonie ? Un autre point que l'enquête doit éclaircir en adaptant, le cas échéant, les chefs d'accusation retenus.