Viols en forêt de Sénart : le rôle-clé de la méthode des parentèles

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J.D , modifié à
Sur Europe1, Samuel Rémy, secrétaire général du Syndicat national des Personnels de la Police scientifique est revenu jeudi sur la méthode qui a permis d’interpeller un homme soupçonné d'avoir commis une trentaine de viols entre 1995 et 2000 dans la forêt de Sénart (Essonne).
INTERVIEW

Invité sur Europe 1 jeudi matin, Samuel Rémy, ingénieur de police scientifique et secrétaire général du Syndicat national des Personnels de la Police scientifique (SNPPS), est revenu sur la technique qui a permis d’interpeller un homme soupçonné d'avoir commis une trentaine de viols entre 1995 et 2000 dans la forêt de Sénart (Essonne). Une méthode dite "des parentèles" qui sort de l'ordinaire. 

Un puzzle. La méthode des parentèles recherche un profil dans le fichier des empreintes génétiques (FNAEG) d’une manière un peu différente. "D’habitude le fichier des empreintes génétiques va rechercher un profil basé sur une identité : vous avez un profil inconnu, vous allez le comparer avec l'ensemble des profils des individus qui sont enregistrés dans le fichier", explique Samuel Rémy soulignant que cela se fait "en quelques heures". Utilisée pour la première fois en France en 2002 pour le meurtre d'Elodie Kulik, la méthode vient à l'origine du Pays de Galles :"Ils s’étaient basés sur des observations sociologiques en constatant, un peu empiriquement, que quand vous êtes un délinquant, votre famille a plus de chance d’être délinquante aussi, sur le même périmètre géographique que vous" raconte-il. 

Dans les faits, la méthode est un peu comme "un puzzle". "Vous travaillez sur la moitié du puzzle pour voir si vous allez retrouver des profils qui correspondent à cette moitié, avant de creuser pour voir si vous avez quelque chose de probant", indique le policier. L'idée est de chercher des profils de parents :"Cela va vous donner une indication d’un lien familial et donc il faudra aller trouver si dans l’entourage familial du profil qui est sorti par cette méthode, vous allez pouvoir trouver un suspect qui pourrait correspondre au profil inconnu d’origine que vous avez". Un travail qui est "forcément conséquent" :"Sur le travail d’Élodie Kulik, cela avait mobilisé deux personnes à temps plein sur deux semaines". 

Une police scientifique qui manque de moyens. Samuel Rémy explique par ailleurs que ces derniers temps "l’activité de la police scientifique a explosé et que les moyens dans une période budgétaire compliquée, ne suivent pas" : "On a un petit peu de rattrapage qui se fait, car l’actualité récente, en particulier les attentats et l’immigration clandestine, nécessite un recours accru aux techniques de police scientifique. Mais aujourd’hui le surplus de moyen qui arrive n’est pas forcément à la hauteur pour rattraper le retard qui a été accumulé depuis de nombreuses années", regrette le secrétaire général du SNPPS.  Cela "n’entrave pas" les enquêtes mais "cela peut les ralentir", a-t-il souligné.