Meurtre d'Océane : en appel, les "remords" de l'accusé

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avec AFP , modifié à
Condamné à la perpétuité en première instance, Nicolas Blondiau a exprimé ses regrets, pour la première fois, à l’ouverture de son procès en appel jeudi.

"Je ne voulais pas le faire". C’est par ces mots, à l'ouverture de son procès en appel pour le viol et le meurtre, en 2011, d'Océane, 8 ans, dans le Gard, que Nicolas Blondiau a exprimé pour la première fois "tous (ses) remords et tous (ses) regrets". En décembre 2013,  l'homme avait été condamné à la perpétuité incompressible pour avoir violé, étouffé et poignardé la fillette à quatre reprises dans la région du cœur.

Cette première journée d'audience a été consacrée à l'étude de personnalité de l'accusé, puis à l'examen des faits avec les dépositions des officiers de police judiciaire, des médecins légistes et d'un expert en analyse génétique.  Le verdict est attendu vendredi en fin de journée.

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Les faits. Océane avait disparu en allant chercher un jeu vidéo le soir du 5 novembre 2011 chez un ami de la famille qui habitait à 160 m de son domicile, dans le quartier ancien de Bellegarde, dans le Gard.

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Son cadavre avait été retrouvé le lendemain, au pied d'un olivier, sur le chemin d'accès à un mas à trois kilomètres du village. En garde à vue, Nicolas Blondiau, habitant de ce village et père de trois enfants dont un nourrisson, avait avoué avoir enlevé l'enfant, qu'il connaissait, sous l'emprise d'une importante consommation d'alcool et de stupéfiants.

Une attitude à l’opposé du premier procès. Même s'il avait reconnu les faits, jamais Nicolas Blondiau n'avait exprimé des remords aussi clairement lors de son procès en première instance, devant la cour d'assises de Nîmes. Alors "assommé de médicaments", selon son avocat Jean-Pierre Cabanes, l'accusé s'était borné à expliquer d'une voix inaudible son geste par "une pulsion". Il avait rechigné à raconter le déroulement des faits, malgré les supplications des parents d'Océane, oscillant entre douleur et colère.

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"Tous mes remords et tous mes regrets". "Je sais que ça ne va pas les (les parents d'Océane, Ndlr) soulager mais si j'ai fait appel, c'est pour leur dire tous mes remords et tous mes regrets", a déclaré d'une voix chevrotante Nicolas Blondiau, 28 ans, vêtu d'un jean et d'un blouson noir.  "Ce que j'ai fait, je ne voulais pas le faire. J'étais pris de panique, je ne sais pas ce que je faisais", a-t-il ajouté.

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"Ce regret le structure, il est vacciné". L’homme a répondu posément aux questions sur son parcours de vie, marqué par la séparation de ses parents et une agression sexuelle dont il a été victime à l'âge de 17 ans. L'expert psychiatre, le docteur Roland Coutanceau, a écarté tout risque de réitération du crime, allant à rebours de la plupart de ses confrères qui avaient avancé "un risque de récidive élevé" lors du premier procès.

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"Sa mémoire a emmagasiné le fait d'avoir fait ça. Il est marqué lui-même par son acte. Ce regret le structure. Même si cet homme sortait aujourd'hui, je pense qu'il ne passerait pas à l'acte. Il est vacciné contre ça", a estimé le docteur Coutanceau. L'accusé, qui est "hanté" et fait "des cauchemars", selon le psychiatre, est resté tête baissée jeudi pendant les débats.

La mère de la victime souhaite témoigner. La mère d'Océane, le visage crispé par la douleur, a indiqué qu'elle souhaitait témoigner. Le père de la fillette, le corps secoué par des tremblements, a lui décliné l'invitation du président de la cour d'assises, Luc Barbier, à s'exprimer pendant l'audience. Les parents n'avaient pas déposé lors du premier procès.