Le saccage de trop au mémorial de Charlie Hebdo

© Margaux Duguet
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Il s’agit du quatrième acte de vandalisme en deux semaines, sur la place de la République, à Paris.

C’est le saccage de trop pour le collectif “17 plus jamais”. L’autel à la mémoire des 17 victimes des attentats de Paris, où viennent se recueillir les passants sur la place de la République, a été saccagé pour la quatrième fois en deux semaines. Les couronnes de fleurs "ont été arrachées", les messages ont été "retirés des pochettes" et les "grands crayons ont été cassés en deux", déplore Sabrina, instigatrice de ce collectif, qui prend soin des lieux depuis plus d’un mois.

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Une trentaine de bénévoles se relaient. Très émue et touchée par les hommages qui ont été rendus aux victimes, la jeune femme, âgée de 34 ans, a créé le collectif juste après les attentats, pour que tout le monde puisse avoir accès aux messages et autres objets laissés en mémoire des personnes tuées. Appuyée par trois amis, Sabrina veut faire perdurer tous les hommages rendus sur la place de la République.

Au total, une trentaine de bénévoles se relaient pour photographier et numériser les messages, rallumer les bougies, enlever les bouquets de fleurs trop abîmés, etc. Une page Facebook, créée par les quatre fondateurs, revendique aujourd’hui près de 8.000 likes.

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“Il ne faut pas laisser faire ce saccage !" Mais tout le monde ne soutient visiblement pas l’initiative. En deux semaines l’autel a été vandalisé à quatre reprises."Lorsque nous venons nettoyer, nous voyons bien parfois des personnes vindicatives. Mais d'habitude cela ne va pas plus loin", assure Remy Vialaret, contacté par Métro. "Ce n’est pas le vent qui a fait ça, ce n’est pas la pluie, puisque même les objets et les messages abrités ont été vandalisés. Les autres fois, nous avons réparé les dégâts sans rien dire, mais là, c’est trop. Il ne faut pas laisser faire ce saccage !", s’exclame Sabrina Deliry, interrogée par Le Parisien.

"Pourquoi ? Pourquoi détruire ce symbole de paix, en hommage à nos victimes des attentats ?... Stupeur et colère au 17", s’indigne le collectif sur Facebook. Un accord tacite s’est dessiné au fil du temps avec la Mairie de Paris pour que le collectif puisse perdurer. Pour autant, la municipalité n’a pas réagi à ce nouveau saccage.