Match truqué : 3 joueurs remis en liberté

Nikola Karabatic est au coeur d'une affaire de paris frauduleux
Nikola Karabatic est au coeur d'une affaire de paris frauduleux © REUTERS
  • Copié
, modifié à
L'ESSENTIEL - "De très fortes suspicions" pèsent dans cette affaire, a dit le procureur.

Sale journée pour le handball français. Dimanche, neuf joueurs du Montpellier Handball (MAHB), dont le meilleur joueur français et son frère, Nikola et Luka Karabatic, avaient été arrêtés avec leurs compagnes. Avec un kiné du club, des proches de joueurs et des propriétaires de débit de la Française des jeux, ce sont au total 18 personnes qui ont passé la journée de lundi en garde à vue. Tous sont soupçonnés dans une affaire de paris frauduleux autour du match de championnat, présumé truqué, Cesson-Montpellier, le 12 mai dernier. Europe1.fr revient pour vous sur les principales infos de la journée.

Des joueurs libérés, une nouvelle garde à vue. Trois handballeurs de Montpellier -Mickaël Robin, Vid Kavticnik et Wissem Hmam- ont été remis en liberté lundi tandis qu'un nouveau joueur du club, Issam Tej, a lui été placé en garde à vue dans la soirée. Selon la même source, il s'agit d'une "remise en liberté technique", liée aux délais de garde à vue et au nombre de personnes à présenter éventuellement aux magistrats qui instruisent l'affaire à Montpellier. Elle ne présage en rien de la suite de la procédure à leur égard, a-t-on précisé.

30.09.Handball.Montpellier.Handball.Reuters.930.620

  Quatre mois d'enquête. La Française des jeux a tiré la sonnette d'alarme dès le jour du match suspect. Le 12 mai, cette institution a constaté que des sommes anormales avaient été misées sur cette rencontre mineure sportivement : 87.000 euros dans la matinée, soit vingt fois plus que pour un match habituel. Des paris qui ont été pris dans trois grandes villes seulement. Quatre mois ont été nécessaires aux enquêteurs pour recueillir tous les indices qui ont conduit le juge à ordonner ces arrestations et ces gardes à vue dimanche. Pour en savoir plus, cliquez ici.

01.10_jenny-priez_930x620ma

Quelle est leur ligne de défense ?  Seule Jeny Priez, la compagne de Luka Karabatic se serait exprimée lors de sa garde à vue. A la mi journée, l'avocat de la jeune femme Me Antoine Camus confirme qu'elle avait avoué "avoir parié" pour son compagnon et à sa demande "avec l'argent de celui-ci". "C'est une déclaration qu'elle a fait en plein accord avec Luka, son compagnon", a toutefois précisé le conseil.

Les autres protagonistes, dont Nikola Karabatic, ont fait valoir leur droit au silence. Lundi matin, Me Eric Dupond-Moretti, l'avocat du joueur et de son frère Luka, a confirmé sur RTL que ses clients avaient "parié" mais "n'ont pas laissé filer le match" et "n'ont pas triché". Pour en savoir plus, cliquez ici.

01.10_brice-robin_930x620_r

La charge du  procureur.  Très attendu, le procureur de Montpellier, Brice Robin, a chargé les joueurs sans détour, lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi. Pour le magistrat, il existe "de très fortes suspicions de non-respect de l'éthique sportive" dans cette affaire.  "Nikola Karabatic est mis en cause pour avoir retiré 1.500 euros et parce que sa compagne a parié pour son compte et retiré des gains", a asséné le magistrat avant d'indiquer que les deux compagnes des frères Karabatic seraient les premières personnes présentées mardi au juge.

Selon le magistrat,  l'enquête a permis de mettre au jour "des liens très étroits" entre "les joueurs et leurs parieurs" : "Pour ceux qui doutaient d'un pacte, il y a matière à se poser des questions très légitimes". Cerise sur le gâteau, le procureur Robin a donné le montant total de l'arnaque : 250.000 euros, pour une mise totale de 88.000 euros. Pour en savoir plus, cliquez ici.

01.12_remy_levy_930x620_max

 Le club, victime de ses joueurs.   "Les responsables des deux clubs sont totalement innocents dans cette affaire", par cette simple phrase, le procureur a souhaité écarter toute comparaison avec l'affaire OM-VA qui avait ébranlé le football français dans les années 1990. Plus tôt, le président du MAHB, Rémy Lévy,  a déclaré que le club "est une victime" de l'affaire et qu'il se portait partie civile. Avant de conclure en demandant une sanction exemplaire, "si la gravité des faits est avérée".