Marseille : des trafiquants et leurs "mercenaires" jugés pour une fusillade

En 2015, 7 kalachnikov avaient été retrouvées
En 2015, 7 kalachnikov avaient été retrouvées © AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs personnes sont poursuivies pour violences volontaires sur des policiers, détention d'armes et association de malfaiteurs. 

Le procès de trafiquants de drogue et du commando de "mercenaires" kosovars qu'ils auraient recruté pour participer à une spectaculaire fusillade en 2015, dans une cité qui fait figure de haut lieu du trafic à Marseille, s'est ouvert lundi. La fusillade du 9 février 2015 à la cité de la Castellane, le jour même d'une visite de Manuel Valls, alors Premier ministre, n'avait pas fait de victime, mais avait marqué la cité phocéenne par les moyens employés.

Conflit de territoire. Selon l'enquête, la dizaine de personnes en tenue camouflage, et de talkies-walkies, qui avaient tiré en rafale au fusil d'assaut, avaient été recrutés dans le cadre d'un conflit de territoire entre réseaux de trafiquants rivaux. Lundi, quatorze prévenus, dont quatre Kosovars, ont commencé à comparaître devant le tribunal correctionnel. Dix d'entre eux sont dans le box, sous bonne garde, dont les chefs présumés du commando, Salim Tachouaft, 37 ans, déjà condamné à neuf reprises, et Seif Khadri, son beau-frère âgé de 29 ans déjà condamné trois fois.

En découdre avec les concurrents. Ils sont poursuivis, comme la plupart de leurs co-prévenus, pour violences volontaires sur des policiers, détention d'armes et association de malfaiteurs. En état de récidive, ils encourent jusqu'à 20 ans de prison, même si la tentative d'assassinat, passible de la cour d'assises, a finalement été abandonnée. Une quinzième prévenue ne s'est pas présentée à l'ouverture du procès mais doit comparaître mardi.

Selon l'accusation, le commando avait été formé pour permettre à un réseau, celui de la Jougarelle, le nom d'une des allées de la cité, d'en découdre avec leurs concurrents et voisins de la Tour K. Ces "points de deal", autour desquels des réseaux de trafiquants sont régulièrement démantelés par les policiers marseillais, sont réputés faire partie des plus rémunérateurs de la cité phocéenne, pouvant rapporter plusieurs dizaines de milliers d'euros par jour.