Marseille : des policiers ont-ils "balancé"?

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Des membres de la BAC sont suspectés d'avoir communiqué le nom d'un indic, tué peu après.

Nouvelles révélations dans l'affaire des policiers ripoux de Marseille. Une plainte contre X a été déposée lundi auprès du procureur de la République d'Aix-en-Provence pour "complicité d'assassinat". Les policiers de la BAC sont ainsi suspectés d'avoir ébruité l'identité d'un de leur indic. Une fuite qui serait à l'origine de sa mort, à Vitrolles, en septembre 2008.

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Selon Yassine Bouzrou, qui défend les intérêts de la famille du caïd retrouvé mort, les fonctionnaires auraient pu "fournir des renseignements de nature à favoriser un assassinat", rapporte Le Point.fr.

Trois policiers de la BAC se confient

C'est l'audition de trois anciens policiers de la BAC, dans le cadre de l'enquête pour "vols en bande organisée, extorsion en bande organisée, infractions à la législation sur les stupéfiants", ouverte en septembre dernier, qui a permis de révéler cet autre volet de l'affaire. Les fonctionnaires auditionnés ont assuré que le nom de l'indic avait été livré à une bande rivale.

"Mon client refusait d'être racketté. Son refus a conduit des policiers à jeter sciemment en pâture le nom de mon client en le faisant passer pour un indic", abonde l'avocat de la famille du jeune tué.

Un guet-apens tendu à l'indic

Pourtant, l'indicateur de 21 ans constituait une des "sources" importantes des policiers de la BAC de Marseille. En 2006, c'est grâce à son témoignage que les fonctionnaires avaient pu interpeller très rapidement les incendiaires du bus de Marseille. Un incendie qui avait failli coûter la vie à Mama Galledou, une étudiante de 26 ans grièvement brûlée. A l'époque, ce fait-divers avait suscité une vive émotion et les policiers avaient été récompensés pour la rapidité de leur travail.

Les jeunes de la cité de l'informateur ont alors cherché à venger les incendiaires du bus interpellés et écroués. La suite, tragique, a été largement médiatisée. Le 14 septembre 2008, le jeune homme reçoit un message d'un homme qui se revendique être le patron de la BAC Nord et qui l'invite à se rendre au commissariat. Il s'agit en réalité d'un guet-apens. Le corps criblé de balles du jeune homme est retrouvé dans une voiture calcinée, près de Vitrolles.