Marseille : 20% de comparutions immédiates liées aux stupéfiants

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G.S. avec AFP
"La spécificité principale de Marseille est le fort contentieux lié aux stupéfiants", précise l'Observatoire régional de la délinquance. 

Près de 20% des infractions jugées en comparution immédiate à Marseille ont trait aux stupéfiants, a établi l'Observatoire régional de la délinquance et des contextes sociaux d'Aix-en-Provence, dans son dernier rapport. "La spécificité principale de Marseille est le fort contentieux lié aux stupéfiants", qui représente 19,2% des cas traités en comparution immédiate, établit cette enquête, publiée vendredi, menée pendant cinq mois au tribunal de grande instance de Marseille (portant sur près de 500 affaires) par des chercheurs de l'université d'Aix-Marseille et des membres de la Ligue des droits de l'homme.

Des prévenus largement isolés et précaires. "Les ventes de stupéfiants sont traitées d'une façon machinale, prévisible et tarifée, chaque acteur (prévenu y compris) semblant généralement savoir à quoi s'attendre", notent les enquêteurs. Pour le reste, la pratique de la comparution immédiate à Marseille ressemble à celle observée dans les autres villes étudiées avec des procédés similaires (Nice, Paris, Toulouse), "avec des prévenus largement isolés et précaires, jeunes et masculins". Pendant la durée de l'étude, 95% des prévenus étaient des hommes, d'un âge moyen de 29 ans. "Les personnes jugées sont également peu insérées", indiquent les enquêteurs, notant que deux tiers des prévenus sont sans emploi.

"Une utilisation quasi exclusive de la peine de prison". Plus de la moitié des personnes observées ont "des problèmes de santé mentionnés à l'audience, qu'il s'agisse de dépendance aux stupéfiants, de toxicomanie, d'alcoolisme, ou de problème de santé psychiatrique, psychique ou physique". Une autre ressemblance avec les autres villes est "une utilisation quasi exclusive de la peine de prison", alors que "le large éventail de peines alternatives (comme le travail d'intérêt général ou les jours-amendes)" n'est "quasiment jamais utilisé par les juridictions". "À peu près une affaire sur deux se conclut par un mandat de dépôt, c'est-à-dire par une incarcération immédiate de la personne, escortée à la fin de l'audience à la maison d'arrêt", souligne les enquêteurs dans leur rapport.