Lycéen agressé : garde à vue prolongée

Les doutes des enquêteurs persistaient vendredi soir sur le caractère "antisémite" d'une agression dans un train mercredi soir contre un jeune juif.
Les doutes des enquêteurs persistaient vendredi soir sur le caractère "antisémite" d'une agression dans un train mercredi soir contre un jeune juif. © MAXPPP
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C.B avec AFP , modifié à
Les agresseurs présumés de l'étudiant juif vont faire l'objet d'une information judiciaire samedi.

La garde à vue des deux jeunes soupçonnés de l'agression d'un lycéen juif, mercredi soir, dans un train entre Toulouse et Lyon, a été prolongée de 24 heures, vendredi soir. Les deux agresseurs feront l'objet, samedi, d'une information judiciaire pour "violences aggravées".

Les suspects nient l'agression antisémite

L'accusation d'"antisémitisme" doit encore être soumise à des "investigations", a déclaré une source judiciaire vendredi. Les enquêteurs tentent en effet de déterminer si l'agression revêt un caractère antisémite, comme l'avait annoncé jeudi le ministère de l'Intérieur. Jeudi soir, une source judiciaire avait évoqué des "témoignages contradictoires", estimant que "le caractère antisémite de l'agression n'était pas encore avéré".

Dans un premier temps, le ministère de l'Intérieur avait indiqué que le jeune juif portait "un signe religieux distinctif". Mais le jeune homme avait ensuite précisé qu'il ne portait pas d'étoile de David, mais simplement une médaille représentant un homme avec une barbe. Les gardés à vue, qui ne nient pas l'agression, ont de leur côté rejeté toute connotation religieuse, selon une autre source proche de l'enquête.L'un d'entre eux a même porté plainte contre la victime, estimant avoir subi des violences de sa part.

La victime évoque une référence à son judaïsme

Dans une interview accordée au Progrès jeudi, le lycéen assurait que ses deux agresseurs avaient fait référence à son judaïsme. "Il me demande de le suivre sur la plateforme. Je m'exécute, pensant que nous allons avoir une simple explication. C'est alors qu'il commence à me frapper. Il est ensuite rejoint par son ami. Durant la bagarre, seul l'un des deux a fait référence à mon judaïsme", confiait-il au journal local.

Le fait que l'adolescent soit scolarisé à l'école Ozar Hatorah de Toulouse, où le jihadiste Mohamed Merah avait tué en mars trois enfants et un adulte juifs, avait ajouté à la polémique.