Loire : une interdiction du voile autour d'un bassin communal fait polémique

L'affiche comportant l'arrêté municipal est accompagnée d'un pictogramme représentant la tête d'une femme vêtue d'un voile, barrée d'un trait rouge. (Illustration)
L'affiche comportant l'arrêté municipal est accompagnée d'un pictogramme représentant la tête d'une femme vêtue d'un voile, barrée d'un trait rouge. (Illustration) © FADEL SENNA / AFP
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avec AFP
L'affiche comportant l'arrêté municipal est accompagnée d'un pictogramme représentant la tête d'une femme vêtue d'un voile, barrée d'un trait rouge. 

Un arrêté du maire divers droite de Lorette, dans la Loire, interdisant le voile et le burkini autour d'un bassin de baignade communal, a suscité l'indignation d'associations qui ont saisi la justice et demandé des explications à la préfecture, a-t-on appris vendredi de sources concordantes. Affiché à l'entrée de ce plan d'eau, depuis son ouverture le 24 juin dernier, l'arrêté de Gérard Tardy, qui n'a pas été soumis à l'approbation du conseil municipal, proscrit "(...) monokini, burkini, voile dissimulant partiellement ou totalement le visage, combinaison". Il est accompagné d'un pictogramme représentant la tête d'une femme vêtue d'un voile, barrée d'un trait rouge.

Un arrêté qui fait polémique. Saisi d'une plainte pour "discrimination" par la Fédération nationale Maison des Potes - Maison de l'Égalité, le procureur de la République de Saint-Étienne, Jean-Daniel Regnauld, a déclaré qu'il effectuerait "une analyse juridique fine et poussée de la situation", avant de décider d'ouvrir ou non une enquête. De leur côté, d'autres associations comme le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) ou encore l'Association d'aide administrative, sociale et de lutte contre les discriminations (ADASLCD) ont indiqué pour leur part avoir saisi le tribunal administratif de Lyon, qui doit examiner lundi, dans le cadre d'un référé-liberté, leur demande d'annulation de l'arrêté polémique.

Une nouvelle initiative du maire jugée "dangereuse". Dans le cadre de l'exercice du contrôle de la légalité, le préfet de la Loire, Evence Richard, a écrit vendredi pour sa part au maire de Lorette pour lui demander de "préciser les fondements juridiques de certaines interdictions". En fonction de la réponse, il a indiqué se réserver le droit de saisir également la justice administrative. Quant au porte-parole de la Grande mosquée de Saint-Étienne, Aldo Oumouden, il a jugé "dangereuse au plan social" cette nouvelle initiative du maire de Lorette. En juin 2016, notamment, Gérard Tardy avait en effet utilisé les panneaux à messages de la mairie pour inviter ses administrés qui suivaient le ramadan à le pratiquer "sans bruit". "La République se vit à visage découvert", avait-il encore