L'islamiste présumé Youssef Ettaoujar mis en examen

Youssouf Ettaoujar avait déjà été condamné pour avoir voulu rejoindre la Syrie.
Youssouf Ettaoujar avait déjà été condamné pour avoir voulu rejoindre la Syrie.
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G.S. avec AFP , modifié à
Ce Franco-marocain de 28 ans, père d'une petite fille prénommée Jihad, avait été interpellé mercredi avec deux hommes et une femme.

Un islamiste présumé, Youssef Ettaoujar, déjà condamné pour avoir voulu rejoindre la Syrie et soupçonné d'avoir voulu commettre des "actions violentes" en France, a été mis en examen dimanche. Ce Franco-marocain de 28 ans, père d'une petite fille prénommée Jihad, avait été interpellé mercredi avec deux hommes et une femme qui, eux, ont été relâchés et ne sont pas poursuivis à ce stade, selon une autre source judiciaire.

Fiché "S" pour radicalisation. Le parquet avait requis sa mise en examen, notamment pour participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes, et son placement en détention provisoire. "La nature exacte de ses projets n'a pas pu être établie à ce stade, mais il y a un certain nombre d'éléments qui attestent de ses intentions", a relevé la source. Youssef E. est connu des services. Fiché "S" pour radicalisation, il a été condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis, en mars 2014 pour un projet de voyage interrompu vers la Syrie, en compagnie de deux amis, Fares F. et Salah G.

Il s'agissait des tout premiers condamnés en France pour des velléités de départ sur les terres du djihad syrien. Libéré en octobre dernier, il était depuis assigné à résidence dans le cadre de l'état d'urgence instauré après les attentats qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre à Paris.

"J'aurais voulu être journaliste ce qui m'intéressait, c'était filmer la tristesse"

Des liens avec l'Etat islamique ? Les enquêteurs cherchent à savoir s'il avait l'intention de se livrer à des "actions violentes en France" et s'il pouvait "être en relation avec des individus en Syrie appartenant à l'État islamique (EI)", avait indiqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve après son arrestation. Ils s'intéressent particulièrement "aux liens qu'auraient pu entretenir aujourd'hui Youssef E. et Salah G.", d'après une source proche de l'enquête. Un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de ce dernier, qui ne s'était pas présenté en 2014 à l'audience, et a été condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis. Il est soupçonné d'avoir quitté la France pour la Syrie, et fait l'objet d'une enquête conduite par la section antiterroriste du parquet de Paris.

Une photo de lui sabre à la main. "J'aurais voulu être journaliste (...) ce qui m'intéressait, c'était filmer la tristesse" des gens en Syrie, avait affirmé Youssef E. lors de son procès, se défendant de toute velléité djihadiste. Il avait été interpellé le 14 mai 2012 avec ses deux compagnons dans un aéroport près de Saint-Étienne. Dans leurs bagages : revolver, gilets tactiques, jumelles à vision nocturne, caméscopes, cagoule couleur camouflage... Les policiers avaient retrouvé à son domicile une photo de lui se mettant en scène, visage dissimulé et sabre à la main.

Le trio était entré en contact en décembre 2011 lors d'une réunion organisée à Nice par Oumar Diaby, considéré comme le premier recruteur de djihadistes français et qui aurait été tué après avoir rejoint la Syrie. Lors des perquisitions, mercredi, aucune arme n'a été retrouvée. En revanche, une cartouche de kalachnikov non percutée, du matériel informatique et des supports numériques ont été saisis et sont en cours d'analyse.