Grenades offensives : les forces de l'ordre peuvent-elle faire sans ?

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Ce projectile utilisé par les gendarmes mobiles pourrait avoir causé la mort de Rémi Fraisse. Bernard Cazeneuve a annoncé la suspension de leur utilisation mardi.

C'est l'arme utilisée par les forces de l'ordre en cas de force majeur. Sans attendre les résultats de l'enquête sur la mort de Rémi Fraisse au barrage de Sivens, Bernard Cazeneuve a décidé de suspendre, à titre conservatoire, l'utilisation des grenades offensives utilisées par les forces mobiles. Avec cette décision les forces de l'ordre craignent désormais pour leur sécurité. Alors comment les forces de l'ordre vont-elles se défendre en cas de violents affrontements ? Europe 1 vous résume la situation.

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Les grenades offensives c'est quoi ? Les grenades offensives, qui contiennent de l'explosif, du TNT en l'occurrence, sont utilisées dans des cas bien précis. Les forces de l'ordre y ont recours lorsqu'elles s'estiment en danger et qu'elles n'ont pas d'autre moyen pour repousser les manifestants. Sur Europe 1, Luc Larcher, secrétaire général adjoint du syndicat UNSA-officiers confirme que ces grenades sont utilisées dans des cas extrêmes. "C'est un moyen ultime que l'on utilise dans des situations ultimes", insiste ce commandant d'une compagnie de CRS.

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Comment les utiliser ? Pour faire usage de ces grenades offensives les forces de l'ordre doivent prendre plusieurs précautions. A cause de leur dangerosité, ce sont généralement les gradés qui les lancent après sommation. Ces grenades doivent par ailleurs être lancées en l'air, en cloche plus précisément, pour exploser dans le ciel, et ainsi disperser la foule sans risquer de blesser les manifestants.

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Un risque d'escalade des moyens ? Les autres équipements dont disposent les forces de l'ordre semblent insatisfaisants pour compenser la suspension des grenades offensives. Les forces de l'ordre se disent donc très inquiètes des conséquences que pourraient avoir la suspension de ces grenades. Selon un spécialiste du maintien de l'ordre que nous avons contacté, cette suspension risque de provoquer une escalade des moyens. En d'autres termes, faute de pouvoir utiliser des grenades offensives, les forces mobiles risquent d'avoir recours plus facilement à leurs armes à feu. L'utilisation des armes à feu est toutefois également très réglementée. Elle se justifie uniquement en cas de légitime défense.

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Quel dispositif en attendant ? En dehors des grenades offensives, les gendarmes et les policiers bénéficient d'un ensemble d'équipements. Il existe évidemment la grenade lacrymogène, la plus basique. Son effet est de provoquer une irritation ou un écoulement de larmes mais elle n'explose pas. On trouve ensuite la grenade de désencerclement et ses billes en caoutchouc. Cette dernière est lancée au sol avant d'éclater et de projeter des billes de caoutchouc pour disperser un attroupement. Et enfin, pour endiguer un mouvement de masse, les forces de l'ordre peuvent avoir recours au canon à eau.

Dans l'intervalle, les forces de l'ordre sont suspendues aux résultats de l'enquête sur la mort de Rémi Fraisse, qui devraient intervenir dans de semaines. Selon les conclusions de l'enquête, Bernard Cazeneuve décidera de maintenir, ou non, la suspension des grenades offensives.

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