Les escrocs proposaient un traitement antiacarien à 300.000 euros

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N.M. avec AFP
Les deux hommes, interpellés jeudi, visaient des personnes âgées en se faisant passer pour une société médicale qui travaille avec les services sociaux.

Un matelas à 24.000 euros, un traitement antiacarien à 300.000 euros... la police judiciaire du Val-de-Marne a interpellé jeudi deux hommes soupçonnés d'avoir escroqué plusieurs centaines de personnes âgées à travers la France en se faisant passer pour une société médicale travaillant pour les services sociaux. L'escroquerie en bande organisée est passible de 10 ans de prison et d'un million d'euros d'amende.

Blouse blanche. Les deux hommes, âgés de 35 ans, ciblaient leur victime, une personne âgée, qu'ils appelaient en prenant une voix féminine et en disant s'appeler Marie-Caroline, employée de mairie. Ladite Marie-Caroline prévenait alors du passage d'une société médicale travaillant avec les services sociaux. Les deux hommes se présentaient au domicile de la personne âgée, "l'un d'eux portait même une blouse blanche d'infirmier", a expliqué le commissaire divisionnaire Frédéric Peyran, chef du SDPJ 94.

Vols de bijoux au passage. Les deux escrocs présumés proposaient alors à leur victime un "matelas médicalisé" ou un "traitement antiacarien des murs de la maison". "Ils ne dépassaient jamais la capacité financière de la victime pour ne pas attirer l'attention", a souligné Frédéric Peyran. Ils en profitaient également pour dérober argent et bijoux. Le frère d'une victime, une dame de 80 ans de Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, qui avait acheté un matelas pour 16.000 euros et un traitement antiacariens pour 300.000 euros en liquidant son assurance-vie, a donné l'alerte début octobre. 

Déjà connus des services de police. En un mois, les investigations du groupe économique et financier du SDPJ 94 ont dénombré une quinzaine de victimes. Les deux hommes ont été interpellés jeudi alors qu'ils sortaient de chez une dame de 94 ans à Montrouge. "Ce sont deux marchands ambulants, déjà connus des services de police pour escroquerie, démarchage illégal et abus de faiblesse", souligne le commissaire Peyran. Les policiers ont découvert des compte bancaires ouverts sous de fausses identités ainsi que des sociétés fictives en France et à l'étranger.