Les centres éducatifs fermés pointés du doigt pour des maltraitances

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© LOIC VENANCE / AFP
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Pierre de Cossette et , modifié à
Une note d’alerte a été transmise pour dénoncer des cas de maltraitances dont ont été victimes de jeunes délinquants en centres éducatifs fermés, ces derniers mois.

Depuis leur création en 2002, c’est la dernière option offerte aux mineurs délinquants pour éviter la case prison. François Hollande s'était même engagé à doubler leur nombre durant son quinquennat. Mais encore une fois, les CEF sont sous le feu des critiques. Le 4 août dernier, la patronne de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), Catherine Sultan, a envoyé une note d’alerte qui dénonce des situations de maltraitance dans les centres éducatifs fermés (CEF).

Des punitions physiques, des éducateurs qui disjonctent… D’après Le Parisien, cinq fermetures administratives ont même été décidées, notamment à Moissannes, en Haute-Vienne, où certains personnels encadrants sont soupçonnés d’avoir eu recours à des punitions physiques envers les adolescents. Mais pourquoi ces violences ?

Les encadrants "ne sont pas des gens mauvais". Pour Natacha Grelot, du syndicat SNPES-PJJ, il y a des explications : "Ce ne sont pas des gens mauvais qui pensent qu’il faut mater les gamins, ce n’est pas ça. Ce sont les contraintes qui sont faites aux éducateurs de tenir les gamins. Pendant longtemps, on a fait des formations aux gestes de contention pour ceinturer et quand on ceinture au milieu des autres adolescents, on humilie, et quand on humilie, on a parfois des réactions un peu violentes. On ne va pas excuser les violences, ça c’est sûr, mais on peut essayer de décrypter les choses et ne pas être dans quelque chose de manichéen". "On pense que l’enfermement, les personnels le subissent autant que les jeunes et que cela peut avoir aussi des impacts sur eux", poursuit-elle.

La formation des éducateurs, un point noir. Pour le SNPES-PJJ, c’est le principe même du CEF qu’il faut abandonner. Mais du côté de l’exécutif, il n’en est pas question, même si la garde des Sceaux Christiane Taubira n’avait pas caché son scepticisme, en 2012, à l'idée d'augmenter le nombre de ces structures. Contacté par Europe 1, le ministère de la Justice explique aujourd’hui que des efforts on était faits tant sur les effectifs avec des psychologues que sur la formation des éducateurs, le point noir des centres éducatifs fermés.