Les cas de pédophilie augmentent-ils en milieu scolaire ?

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Noémie Schulz avec Chloé Pilorget-Rezzouk
BILAN – Depuis la mise en examen d'un directeur soupçonné de viols sur ses élèves, à Villefontaine, cinq  autres affaires de pédophilie en milieu scolaire ont été signalées.

Cinq affaires de pédophilie ont été rendues publiques en seulement un mois, depuis la mise en examen et l'incarcération, fin mars, d'un directeur et enseignant soupçonné d'avoir violé plusieurs de ses élèves à l'école primaire de Villefontaine, en Isère. Alors, y a-t-il plus de cas de pédophilie dans l'Education nationale ou en parle-t-on plus facilement ?  Europe 1 a mené l'enquête.

Le dossier le plus médiatisé de tous depuis Villefontaine, est celui d'Orgères, en Bretagne. Il concerne un professeur d'EPS qui a été suspendu immédiatement de ses fonctions après que l'Education nationale a appris qu'il avait été récemment mis en examen pour une agression sexuelle sur mineur dans un contexte familial. Or, l'enseignant avait déjà été condamné en 2006 pour détention d'images pédopornographiques.

Pour les quatre autres affaires, il n'y a pas eu de dysfonctionnement de l'Education nationale. Ainsi, à Versailles, à Marly en Moselle, à Dourdan dans l'Essonne, et à Rueil-Malmaison dans les Hauts de Seine, des enquêtes ont été ouvertes et les professeurs ont été suspendus dans l'attente des résultats de ces investigations.

Davantage de communication, mais pas une augmentation des cas. Six cas en un mois, cela semble beaucoup. Mais pour l'avocate de l'association Innocence en danger, Me Marie Grimaud, leur multiplication apparente s'explique surtout par le fait, qu'auparavant, on communiquait très peu sur ces affaires sensibles de pédophilie.

"Avec l'affaire de Villefontaine, il y a une grande peur de la responsabilité au sein des rectorats et des mairies et le sentiment chez eux de devoir suréagir. On va donc avoir, jusqu'à cet été, de très nombreux rectorats  qui vont communiquer davantage sur les cas de suspension au sein de leur académie, mais cela ne signifiera pas une multiplication", explique l'avocate au micro d'Europe 1, avant d'ajouter : "C'est un souci de se protéger et une prise de conscience qui est à l'œuvre."

14 révocations en 2014. Pour savoir si l'affaire de Villefontaine a permis de démasquer plus d'agresseurs, il faudra attendre la fin de l'année. On connaîtra alors, pour l'année 2015,  le nombre de révocations dans l'Education nationale pour des faits de pédophilie ou de détention d'images pédopornographiques. En 2014, il y en a eu 14, un chiffre à peu près stable par rapport aux années précédentes.

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