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Walid Berrissoul et T.M.
Des hommages ont été rendus dans le Val d'Oise, où travaillaient les trois Français aux victimes de l'attaque djihadiste de vendredi, à Ouagadougou, au Burkina-Faso. 
REPORTAGE

Sur la boîte aux lettres, devant la grille de l'entreprise, il y a ce mot, laissé par une habitante des environs : "Eddie, Arnaud, Antonio, une pensée pour nos compatriotes lâchement assassinés". Parmi la trentaine de personnes tuées vendredi à Ougadougou, au Burkina Faso, trois venaient de France et étaient employées de la société de transports Scales, basée à Saint-Ouen l'Aumône, dans le Val d'Oise. 

"Des mecs super courageux". Les trois collègues devaient rentrer dimanche soir. "Qu'est-ce que vous voulez avoir comme logique ? C'est des gars qui étaient partis travailler. Ils avaient fini leurs travaux là-bas", souffle Christophe, un sous-traitant de l'entreprise. "C'est des gens qui adoraient faire des déplacements pour leur boulot. Ils ne refusaient jamais rien, ils étaient à fond dedans. C'était des mecs super courageux. Je pense surtout à leur famille. C'est super dur", confie-t-il, la voix étouffée par les sanglots.

"Avant penser aux collaborateurs, je veux penser aux pères, aux maris, aux frères qu'ils étaient". Les dirigeants de cette PME de transport ont passé tout leur dimanche enfermés derrière les vitres teintées d'une salle de réunion. Le PDG, Thierry Costard, a simplement lu, le visage très grave, un communiqué pour rendre hommage à ses employés. "Avant de penser aux collaborateurs, je veux penser aux pères, aux maris, aux frères qu'ils étaient. Arnaud, Antonio et Eddie resteront très fortement dans nos mémoires et dans nos cœurs à jamais". Ce vendredi soir, à Ouagadougou, au café Cappuccino, ces trois pères de famille fêtaient la fin d'un chantier de deux semaines sur une centrale électrique.