Le sénateur PS Philippe Kaltenbach jugé pour corruption

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Chloé Triomphe et M.-A.B. , modifié à
L'ex-maire de Clamart est accusé, vidéo à l'appui, d'avoir reçu un pot de vin afin de faciliter l'attribution d'un logement social.

Un sénateur socialiste a rendez-vous vendredi avec la justice. Philippe Kaltenbach, ancien maire de Clamart, dans les Haut-de-Seine, comparaît devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour "corruption passive", sur fond d'attribution d'un logement social dans sa ville. Dans les faits, la justice lui reproche d'avoir reçu de l'argent en échange d'une intervention pour l'attribution d'un logement social. Une scène qui a été filmée en caméra cachée par l'un de ses adjoints, Mohamed Abdelouahed, qui se trouvera lui aussi sur le banc des prévenus, poursuivi pour corruption active.

"Il a rajouté un billet". Sur cette vidéo postée anonymement sur YouTube, on entend un homme, Mohamed Abdelouahed, raconter les déboires d'un habitant de Clamart qui cherche d'urgence un logement pour lui et sa famille. "Tellement qu'il est dans la merde, il a rajouté un billet", lâche l'adjoint en s'adressant au maire de l'époque, tout en filmant la scène en caméra cachée. "Non, non c'est bon, attend", répond Philippe Kaltenbach. Mais l'homme qui filme insiste.

L'image est de mauvaise qualité mais on le voit sortir une liasse de billets et se mettre à compter : "100, 200, 400…", jusqu'à arriver à la somme rondelette de 1.000 euros en petites coupures. "Tout ce que je veux c'est qu'il ait un bel appartement", ajoute-t-il. Réponse de l'édile d'alors : "sur le centre-ville, le premier trois pièces, on lui proposera".

L'ex-maire évoque un coup monté. Pour sa défense, Philippe Kaltenbach assure que son adjoint lui remboursait un prêt personnel tout en évoquant le cas particulier d'un Clamartois à la recherche d'un logement. Ainsi selon ses déclarations, la conversation et l'échange d'argent n'auraient rien à voir. Philippe Kaltenbach parle d'un coup monté, d'une manipulation ourdie par son adversaire politique. Depuis la révélation de cette vidéo en 2012, il a renoncé à se présenter aux dernières municipales après 13 ans passés à la tête de la mairie de Clamart. Aujourd'hui, il est toujours sénateur et encourt une peine de dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.