Le scénario du double meurtre de Pantin se précise

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C.P.-R. avec AFP , modifié à
Alors que l'homme a reconnu avoir poignardé à mort les deux mères de famille et a été écroué mercredi, le terrible scénario du drame se précise. 

L'enquête se poursuit sur le double meurtre de deux mères de famille, dimanche soir, dans un immeuble de Pantin, en Seine-Saint-Denis. Mercredi, l'auteur présumé des faits a été mis en examen pour "homicides volontaires", puis écroué. Interpellé sans avoir montré de résistance, Anwar G. avait reconnu la veille, lors de sa garde à vue, avoir poignardé les deux femmes. Et les enquêteurs en savent désormais un peu plus sur les circonstances de ce double meurtre. 

Deux amies d'enfance, poignardées à mort. Les deux victimes, âgées d'une trentaine d'années, étaient des amies d'enfance. Crystelle vivait dans une tour située à quelques dizaines de mètres de la scène du crime, qui s'est déroulé dans un immeuble situé rue Lamartine, dans la cité de Courtillières, à Pantin. Les parents d'Amel, son amie, résident à deux pas. Les deux mères de famille s'apprêtaient à partir en vacances en Espagne, lundi, avec leurs enfants. Le petit garçon d'Amel a été confié à ses grands-parents, tandis que les trois enfants de Crystelle, qui n'a pas de famille connue, ont été pris en charge par les services sociaux.

Une histoire d'attouchements au cœur des faits. D'après les premiers éléments de l'enquête, des attouchements commis sur la fille de Crystelle pourraient être à l'origine du drame. Selon une source proche de l'enquête, cette piste est "une hypothèse de travail". Dimanche soir, la mère de famille, accompagnée de son amie Amel, serait venue voir Anwar G., "avec la rage qu'on ait touché son enfant", a témoigné le frère d'Amel.

Les deux femmes auraient alors demandé au voisin de ne plus approcher la fille aînée de Crystelle, âgée d'une dizaine d'années. La jeune fille "en aurait parlé à sa mère le samedi. Il s'agirait d'un baiser sur la bouche donné quelques jours plus tôt", a indiqué l'avocat du suspect, Me Laurent Binet, au Parisien.

"Qu'est-ce que tu as fait à ma fille?" Le conseil rapporte les propos de son client, sensiblement différents : "Il explique que les deux femmes se sont présentées à son domicile et qu'elles l'ont agressé dès qu'il leur a ouvert la porte. L'une d'elles a crié plusieurs fois : 'Qu'est-ce que tu as fait à ma fille ?'" Anwar G. affirme qu'il aurait alors "pris des coups immédiatement après avoir ouvert sa porte" et que l'une des deux femmes "portait un couteau".

"Il s'en est emparé. Elles ont fui. Il les a rattrapées et a porté des coups avec le couteau", poursuit l'avocat. Selon une source proche de l'enquête, l'autopsie révèle que les deux femmes ont été frappées à plusieurs reprises avec une arme blanche. 

Que sait-on du meurtrier présumé ? Des voisins décrivent le suspect, âgé d'une cinquantaine d'années, comme une personne calme, affable. "Il était normal de chez normal", assure Saliha, 62 ans, qui vit dans ce quartier populaire depuis 40 ans. "S'il était un peu louche, un peu vicieux, je l'aurais vu", assure-t-elle.

Pourtant, l'homme a déjà été mis en examen dans une enquête pour viol et agression sexuelle sur mineur dans le Val-d'Oise. D'après Le Parisien, il était placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette instruction judiciaire, toujours en cours. Ces accusations émanent de la fille d'un cousin, qui aurait hébergé ce Mauricien à son arrivée en France. A l'occasion des vacances, Anwar G. devait d'ailleurs retourner sur l'île le lendemain du meurtre, selon LeMauricien.com.                           

Samedi après-midi, une marche blanche est organisée. La municipalité a commandé un millier de roses blanches pour les distribuer aux participants.