Berenyss : le ravisseur présumé mis en examen et écroué

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avec AFP , modifié à
L'homme avait été interpellé à son domicile mardi à Montzéville, dans la Meuse. Il a été confondu par son ADN.

Le ravisseur présumé de Berenyss, un agriculteur de 48 ans interpellé mardi dans la Meuse, a été mis en examen mercredi soir pour "enlèvement", "séquestration" et "agression sexuelle", et écroué, a indiqué le procureur de Briey, en Meurthe-et-Moselle.

Il reconnaît l'enlèvement mais nie l'agression sexuelle. L'homme, confondu par son ADN retrouvé sur des sous-vêtements de la fillette de 7 ans et par le récit de sa victime, a "reconnu les faits d'enlèvement mais nie les faits d'agression sexuelle, a précisé le procureur Yves Le Clair.

"Il est très affecté par ce qu'il a fait". "Il s'excuse auprès des parents", a déclaré son avocate, Me Caroline Pelas-Renoir. Depuis son arrestation mardi matin à l'aube, le suspect était resté prostré, refusant de collaborer avec les gendarmes. Mais finalement, "il a donné de vraies explications au juge d'instruction. Il prend conscience de ce qui se passe et des conséquences. Il regrette de ne pas avoir parlé en garde à vue et il est très affecté par ce qu'il a fait", a précisé son conseil.

Présenté par un de ses anciens avocats comme "un type obstiné, très têtu", doté d'"une personnalité fruste, pas forcément accessible à une entière compréhension", cet agriculteur en difficultés financières avait dû se soumettre, début avril, à un prélèvement d'ADN pour inscription au fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg). Il y avait été contraint dans le cadre d'une autre plainte pour agressions sexuelles déposée par trois proches, dont deux de ses nièces.

Enlevée pendant huit heures. L'homme est mis en examen pour avoir enlevé Berenyss, jeudi dernier vers 15 heures alors qu'elle faisait du vélo dans son village, Sancy, en Meurthe-et-Moselle. Le rapt avait duré 8 heures. L'homme a emmené la fillette à sa ferme de Montzéville, dans la Meuse, avant de la relâcher vers 23 heures, à Grandpré, dans le département voisin des Ardennes. "Si elle n'a pas subi des violences au sens commun du terme", elle a bien été victime d'agressions sexuelles, "c'est-à-dire d'actes contraires à la pudeur de la victime mettant directement en cause son corps", a précisé le procureur Yves Le Clair.

L'alerte enlèvement "déterminante". Selon le magistrat, le déclenchement de l'alerte enlèvement quelques heures après le rapt de l'enfant a été "déterminant" pour convaincre le ravisseur de relâcher son otage. "Quelqu'un de sa famille lui a envoyé un SMS, jeudi, à 22h25, lui faisant part du déclenchement d'une alerte enlèvement et d'un suspect conduisant un véhicule blanc, similaire au sien. Nous sommes donc certains qu'il se savait recherché", a confirmé une source proche du dossier.

Après l'interpellation de l'agriculteur dans sa ferme de Montzéville les enquêteurs ont largement ratissé la bâtisse aux allures négligées. Objectif : recueillir un maximum de prélèvements, afin de comparer d'éventuelles traces ADN avec celles d'enfants disparus ou ayant dénoncé des faits d'agressions sexuelles. Mais les résultats de ces prélèvements ne seront pas connus avant plusieurs jours.

Un espoir dans l'affaire Estelle Mouzin ? Les avocats de la famille d'Estelle Mouzin, disparue début 2003 en Seine-et-Marne, ont demandé que des vérifications soient effectuées, en raison notamment des similitudes avec la fourgonnette blanche de l'agriculteur.

"Chaque piste doit être creusée. Là, un rapprochement sur le véhicule a pu être fait, alors nous demandons que ces éléments soient vérifiés", a dit Sophie Renon, présidente de l'association Estelle. Une source proche de l'enquête sur la disparition de la fillette a confirmé avoir pris attache avec les enquêteurs de l'affaire Berenyss.

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