Le prof aurait fait chanter... des parents

L'enseignant a réclamé jusqu'à 10.000 euros pour que leur fils ne soit pas expulsé du lycée.
L'enseignant a réclamé jusqu'à 10.000 euros pour que leur fils ne soit pas expulsé du lycée. © MaxPPP
  • Copié
avec Lionel Gougelot , modifié à
Il leur aurait réclamé jusqu'à 10.000 euros pour que leur fils ne soit pas expulsé du lycée.

L'histoire. Tout commence le 9 décembre 2011, près de Maubeuge, dans le Nord-Pas-de-Calais. Ce jour-là, un professeur remplaçant d'économie reçoit, assure-t-il, une boulette de papier de la taille d’une balle de tennis en plein visage. Il prend alors le prétexte de cet incident pour commencer à faire chanter les parents de l'élève de 1ère mis en cause, révèle France Bleu Nord vendredi, une information dont Europe 1 a obtenu confirmation.

Un contrat très précis. L'enseignant assure souffrir de maux de tête et de troubles de la vision. Il se rend donc au domicile des parents de l'élève indiscipliné pour leur proposer un marché : 10.000 euros contre son silence. Sinon, il portera plainte et l'adolescent pourrait être exclu du lycée professionnel. Après négociations, le prix est revu à la baisse et les parents devront payer 7.500 euros.

Le professeur et les parents signent alors un contrat, très précis, avec des versements de 300 euros par mois, en mandat cash. Et les parents commencent à payer en juin dernier. "Les échéances étaient très précisément fixées. On va même jusqu'à préciser qu'en février, le règlement n'aura pas lieu le 30 mais le 28", détaille Bernard Beffy, le procureur d'Avesnes-sur-Helpe, sur France Bleu Nord.

Une expulsion définitive et une plainte. Mais il y a trois semaines, alors que les parents ont déjà payé plus de 2.000 euros, l'élève est exclu définitivement, pour oisiveté. Son père, qui s'étonne de cette procédure, décide de tout révéler au proviseur. Ce dernier conseille alors aux parents de porter plainte. Les policiers ont retrouvé à son domicile des preuves écrites des versements d'argent. Le professeur a été suspendu par le rectorat de Lille et n'a plus le droit de fréquenter un établissement scolaire. Il est par ailleurs convoqué devant un tribunal correctionnel le 28 février prochain. Il risque sept ans de prison et 100.000 euros d’amende.