Le procès Iacono ne se tiendra pas à huis clos

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Noémie Schulz avec Chloé Pilorget-Rezzouk et AFP , modifié à
ESSENTIEL – Le procès en révision de Christian Iacono, condamné pour le viol de son petit-fils qui s'est rétracté depuis, s'est ouvert lundi.

L'info. Ce troisième procès n'aura finalement pas lieu à huis clos. Gabriel, le petit-fils de Christian Iacono, qui avait envisagé un temps de le demander, est revenu sur sa décision. La cour d'assises du Rhône a donc acté la publicité des débats, lundi matin. Un procès atypique dans lequel il n'y a, aujourd'hui, plus de victime, mais un jeune homme qui reconnait avoir menti pendant 11 ans.

Gabriel, partie civile. Au premier rang de la salle d'audience, à quelques mètres de son grand-père auquel il n'a pas le droit de parler, Gabriel, 24 ans, baisse la tête quand le président de la cour relit toutes les accusations qu'il a portées. "Des inventions", jure-t-il. Vêtu d'un jean bleu marine et d'un tee-shirt noir, le jeune homme, aujourd'hui agent de sécurité dans un magasin, espère réparer le mal qu'il a fait : "Ma priorité c'est de le défendre. Le plus dur pour moi, ce serait que l'on recondamne mon grand-père", a-t-il confié au micro d'Europe 1. "L'enjeu est de faire en sorte que le grand-père soit acquitté", a complété son avocat, Me Luc Febbraro. Gabriel  Iacono s'est néanmoins constitué partie civile. Ses deux parents y ont renoncé tout comme l'association Enfance et partage.

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Hanté par cette affaire. "Aujourd'hui, ce n'est plus ma parole contre celle de mon grand-père, c'est ma parole contre ma parole. Il va falloir que j’explique pourquoi", a expliqué Gabriel à Europe 1. Ce "pourquoi", il sera au cœur du procès. Car Christian Iacono ne comprends toujours pas. Cheveux blancs coupés courts, costume anthracite et cravate, l'ex-maire de Vence, dans les Alpes-Maritimes, s'est montré très calme dans le box des accusés. "Depuis 15 ans, il n'y pas une nuit où je ne pense pas à cette affaire", a déclaré à la barre, la voix brisée, l'homme de 80 ans.

Une condamnation annulée. Le 18 février 2014, après 14 ans de "calvaire", Christian Iacono avait obtenu devant la Cour de révision l'annulation de sa condamnation à neuf ans de prison. Après un rebondissement spectaculaire en mai 2011, lorsque son petit-fils s'était subitement rétracté dans un courrier au parquet de Grasse. Les faits étaient censés s'être déroulés alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans, dans la villa de Vence de l'ex-élu des Alpes-Maritimes. Ses accusations ont valu à son grand-père seize mois de prison, en quatre périodes de détention, avant sa libération le 5 avril 2012.

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