Mort de Rémi Fraisse à Sivens : le point sur l'affaire

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ON RÉCAPITULE - La mort de Rémi Fraisse dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre samedi, au barrage de Sivens, dans le Tarn, a suscité des réactions violentes.

Après le drame, la tension ne descend pas. La mort de Rémi Fraisse, 21 ans, dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre au barrage de Sivens dans le Tarn, dans la nuit de samedi à dimanche, a suscité des réactions violentes, y compris dans la sphère politique. Le jeune homme a été tué dans une explosion, mais l'enquête doit encore déterminer si elle a été causée par les forces de l'ordre. Europe 1 fait le point sur l'affaire.

Un corps retrouvé. C'est après une nuit d'affrontements que le corps d'un jeune homme a été découvert, aux abords du chantier du barrage contesté de Sivens, puis identifié. La victime, Rémi Fraisse, était un étudiant décrit comme "calme" et "gentil" par ses proches, "pas un militant anarchiste" ou un "casseur". 

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Une enquête en cours. L'autopsie a révélé que le jeune homme avait été touché dans le haut du dos par un objet qui a explosé. L'enquête devra déterminer si cet objet était un engin artisanal, mal lancé par un opposant au barrage, ou une grenade de désencerclement, jetée par les gendarmes. Mardi, le procureur d'Albi a indiqué que les enquêteurs avaient retrouvé "des traces de TNT" sur les vêtements de Rémi Fraisse, un explosif contenu dans les grenades offensives des gendarmes. Quant aux travaux sur le site, ils sont "suspendus" au moins jusqu'à vendredi, date à laquelle le Conseil départemental du Tarn doit se réunir. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a en outre annoncé l'ouverture d'une enquête sur la mort du jeune homme.

Une plainte de la famille. La famille de Rémi Fraisse, elle a annoncé son intention de porter plainte pour homicide volontaire commis "par une ou plusieurs personnes dépositaires de l'autorité publique". Une manifestante présente sur le site entend aussi engager des poursuites pour violences.

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La polémique politique. L'affaire a pris un tour politique mardi matin, quand Cécile Duflot a dénoncé une "bavure". L'ancienne ministre écologiste a même appelé François Hollande pour lui dire que "la situation sur place [au barrage de Sivens] était gérée n'importe comment". Les propos de l'ex-ministre ont fait réagir Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, qui a de son côté dénoncé "l'instrumentalisation sans vergogne" de la mort du manifestant. Tout en réclamant "la vérité, toute la vérité" sur l'affaire, François Hollande a recadré les écologistes en assurant : "je n'accepte pas qu'en France, on se déchire sur un drame humain". Son Premier ministre, Manuel Valls, a de son côté regretté des propos "excessifs", faisant clairement référence à Cécile Duflot. 

Des manifestations qui ont dégénéré. En outre, des rassemblements organisés lundi dans plusieurs villes de France pour dénoncer les "violences policières" ont dégénéré. A Albi, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre. A Nantes notamment, des manifestants ont brisé des vitrines de magasins et de banques, appelant à un nouveau rassemblement mardi en fin de journée.