Le Musée de l'immigration vandalisé par un "commando d'extrême droite"

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Chloé Pilorget-Rezzouk avec AFP , modifié à
Le musée de l'Immigration a signalé des actes de "vandalisme" après que des tracts contre le multiculturalisme ont été collés sur sa façade.

L'info. "Dehors les étrangers", "en finir avec tout ça" ou encore "le multiculturalisme est un échec".  Voilà certains des graffitis qui ont été tagués à deux reprises sur la façade du Musée de l'histoire de l'immigration, la semaine dernière, à Paris. L'établissement a dénoncé des actes de "vandalisme". 

C'est Benjamin Stora lui-même, le président du conseil d'orientation du musée parisien, qui l'a annoncé dimanche soir sur Europe 1, tout en faisant part de ses inquiétudes : "ce qui se passe en ce moment en France, cela ne va pas pour moi. Il y a une montée des extrêmes, une montée du Front national. Le musée a été vandalisé deux fois cette semaine. Un commando d'extrême droite a tagué les façades du musée avec des mots comme 'dehors les étrangers', 're-migrations', 'en finir avec tout ça'. " Les graffitis et les tracts en question sont signés du mouvement "La Dissidence française". L'historien a par ailleurs évoqué à l'AFP une plainte déposée pour "vandalisme". 

"Re-migration". De source policière, on confirme seulement un "signalement" effectué par une employée du musée qui a découvert des affiches format A4 collées à l'entrée clamant notamment "la re-migration est la seule solution pour éviter un embrasement général". Et c'est un florilège de messages à l'encontre des étrangers qui a été retrouvé par cette femme : "le multiculturalisme est un échec et mène la France à la guerre civile", "l'immigration de masse met en péril notre civilisation et l'avenir de notre peuple".

"La propagande cosmopolite". Sur son site, le mouvement "La Dissidence française", aux thèses proches de l'extrême droite, vante une "opération éclair", menée dans la nuit de jeudi à vendredi, contre le Musée de l'immigration. Avec photos des tracts à l'appui. Le groupuscule décrit l'endroit comme un "lieu dédié à la propagande cosmopolite et à la réécriture mondialiste de l'Histoire, récemment inauguré par Hollande". 

Inauguré par le chef de l'Etat. A la mi-décembre, le président François Hollande avait officiellement inauguré le musée, sept ans après son ouverture. L'occasion de prononcer son premier grand discours sur l'immigration et dans lequel il avait fustigé ceux qui agitent la peur d'une "dislocation" de la France pour vanter au contraire l'apport des immigrés à la République.