10 ans de prison pour le maçon qui avait tué un jeune cambrioleur

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Nathalie Chevenche, Noémi Marois, Marc-Antoine Bindler avec AFP , modifié à
Jugé pour "homicide volontaire et détention d'arme", la cour d'assises des Bouches-du-Rhône a requalifié les faits en "coups mortels ayant entraîné la mort".

Un maçon des quartiers nord de Marseille, qui avait tué en 2011 un cambrioleur de 15 ans en lui tirant dessus depuis la fenêtre de son domicile, a été condamné vendredi à 10 ans de prison, par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. C'est un verdict plus lourd que ce que réclamait le réquisitoire. 

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"Coups mortels". Jean Gabro, 59 ans, comparaissait pour "homicide volontaire et détention d'arme", mais la cour d'assises a requalifié les faits en" coups mortels ayant entraîné la mort". L'avocate générale avait requis huit ans de prison contre Jean Gabro, estimant que "l'intention d'homicide n'était pas assez caractérisée". Le maçon au casier judiciaire vierge n'avait, selon elle, pas l'intention de tuer, elle jugeait qu'on pouvait cependant lui reprocher de s'être comporté en justicier.

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Une famille en colère. La famille du jeune Antoine juge cette peine insuffisante. La mère et la grand-mère de l'adolescent ont déclaré à l'issue du verdict qu'"il ne méritait pas la mort" et de demander "est-ce normal de mourir pour une souris d'ordinateur volé ?". 

Vol d'un ordinateur. En 2011, Jean Gabro avait tiré à trois reprises avec une carabine 22 long rifle alors que Antoine, accompagné d'un complice, prenait la fuite après le vol d' un ordinateur dans un local proche de son domicile, au pied de deux cités minées par le trafic de drogue dans les quartiers nord de Marseille. Pour les avocats du maçon, décrit comme un homme "solitaire, bougon" mais "travailleur" et souffrant de son chômage, déjà agressé par le passé, les tirs sont un "accident" d'un "homme "excédé" qui a vu un quartier paisible de Marseille se transformer en une " fourmilière de délinquants",  selon Me Dominique Mattéi. 

Si c'était à refaire, Jean Gabro n'aurait pas tiré : "J'aurais dû fermer la fenêtre, qu'ils volent tout ce qu'ils veulent, je m'en fous", a-t-il déclaré lors de l'audience. Mais à aucun moment il n'a eu une parole pour sa jeune victime.