Le directeur d'école de Villefontaine filmait ses actes pédophiles

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avec AFP , modifié à
Il avait effacé ces vidéos mais après des recherches approfondies, les enquêteurs ont pu les retrouver.

Le directeur d'école de Villefontaine dans l'Isère, mis en examen et écroué il y un an pour des viols sur des élèves, avait filmé ses agressions pédophiles, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Des vidéos effacées puis retrouvées. "Les enfants avaient parlé d'appareils photo, de caméras. On a retrouvé les supports informatiques. Cela a été un peu difficile pour les parents que je défends de voir leurs enfants sur des photos extraites de vidéos", a décrit Me Patrice Reviron, avocat de plusieurs parties civiles. Romain F., 46 ans, avait effacé ces vidéos lorsqu'il a su que l'affaire allait éclater "et il a fallu des recherches informatiques poussées pour retrouver des éléments oubliés ou mal effacés", a précisé cette source.

Des actes "antérieurs" à 2014. La justice soupçonne l'ancien directeur d'école d'avoir imposé "par surprise" des fellations à plusieurs de ses élèves dans le cadre de ce qu'il appelait "un atelier du goût", durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des "choses" que l'enseignant leur faisait goûter. La justice a dénombré 61 victimes potentielles dans différents établissements scolaires où a officié l'enseignant. Ce dernier disait "qu'il avait été désinhibé par un traitement reçu à l'été 2014" et affirmait ne pas avoir eu de tels agissements avant cette date, selon Me Reviron. Or, "sur les supports informatiques, il y a des actes antérieurs", affirme l'avocat. Ces photos et vidéos n'ont a priori pas été diffusés sur internet, selon la source proche de l'enquête.

Défaillance. En juin 2008, Romain F. avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu à six mois de prison avec sursis avec obligation de soins pendant deux ans pour avoir téléchargé des images pédopornographiques. Mais cette condamnation n'avait pas été assortie d'une interdiction d'entrer en contact avec des enfants, ni signalée à son administration de tutelle, alors même qu'elle figurait à son casier judiciaire. Les ministères de l'Éducation et de la Justice ont pris depuis des mesures destinées à améliorer la communication de telles informations entre leurs services.