Le dernier "gag" de Rémi Gaillard tombe-t-il sous le coup de la loi ?

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© Capture d'écran Youtube
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Dans sa dernière vidéo, l’humoriste simule un acte sexuel derrière une femme allongée sur la plage, qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Une agression sexuelle ?

Si le but était de faire rire, on peut dire que c’est raté. Depuis sa publication le 12 juin, la nouvelle vidéo de Rémi Gaillard suscite la polémique. En cause, un passage (à 1'50) où, le Montpelliérain fonce sur une femme à quatre pattes sur sa serviette de plage et fait mine de la prendre en levrette. Le tout déguisé en chien, la vidéo "Dog" ayant soi-disant l’objectif initial de lutter contre l’abandon estival des animaux. Habitué aux sketchs provocateurs, le quadragénaire, qui s’est fait connaître en postant sur internet des vidéos en caméra cachée, est-il allé trop loin cette fois ?

Une agression sexuelle. Au regard de la loi, cet acte est bien qualifiable d’agression sexuelle si l'on s'appuie sur l’article 222-22 du code pénal : "Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise". Or, comme le précise MadmoiZelle.com, "une femme prise par surprise ne peut pas consentir : c’est le principe de la surprise". La femme sur la plage ne peut donc être consentante, même si elle a pu donner son accord a posteriori pour la diffusion de la vidéo. 

Pour caractériser ce délit, deux critères entrent également en compte. Il faut que l'auteur ait eu "l’intention de commettre cet acte" et "la conscience d’imposer ses agissements à la victime sans son consentement". Sur ce point en revanche, il est plus difficile d’établir que Rémi Gaillard ait voulu commettre une agression sexuelle. 

Peut-il être poursuivi ? Pour que l’humoriste soit poursuivi, il faudrait que la femme qui apparaît sur la vidéo - déjà visionnée plus de 3 millions de fois sur Youtube - porte plainte ou que le parquet décide d’entamer une procédure, au nom de la société et de l'intérêt général. Une option à laquelle l’avocat Léopold Heller, "ne croit pas trop", comme il le confie à Metronews. Très peu probable donc que le potache Rémi Gaillard coure le risque de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 d’amende, peine prévue par la loi pour ce délit.

Récidiviste du mauvais goût. Rémi Gaillard n'en est pas à son coup d'essai. L'an dernier, l'humoriste avait déjà été accusé de banaliser les agressions sexuelles, avec sa vidéo polémique "Free Sex", dans laquelle il s’amusait à mimer des positions sexuelles par le jeu des perspectives, au fil des rencontres dans la rue. Mais à la différence de "Dog", Rémi Gaillard n'y avait pas de contact physique avec les femmes filmées.

"Désolé" mais… Face à l’ampleur de la controverse, le Montpelliérain s’est exprimé mardi sur son compte Facebook : "La vidéo Dog provoque un tollé dans certaines presses où je suis accusé de "banaliser les agressions sexuelles" (Le message contre la maltraitance des animaux étant complètement esquivé). Je suis désolé car ce n'est pas le but et je ne veux pas rentrer dans la polémique […] ".