Le "dentiste de l’horreur" livré à la justice française

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Chloé Pilorget-Rezzouk avec AFP , modifié à
Le dentiste néerlandais Mark Van Nierop, accusé d’avoir mutilé des dizaines de patients, a été livré jeudi soir à la justice française. 

L’info. Les médias l’ont surnommé "le dentiste de l’horreur". Soupçonné d’avoir "charcuté" des dizaines de patients, Mark Van Nierop a été remis à la justice française par les Pays-Bas, jeudi soir. La justice néerlandaise avait donné son feu vert à l’extradition en décembre dernier. 

Des patients mutilés. Des dents saines arrachées, des surfacturations, des infections en série. Installé en 2008 en plein désert médical, à Château-Chinon, dans la Nièvre, le Néerlandais Mark Van Nierop aurait mutilé de nombreux patients parmi les 2.800 qui fréquentaient son cabinet. Des troubles allant "d'un début de septicémie à l'infarctus, en passant par toutes sortes de problèmes dentaires", selon le collectif de victimes fondé fin 2012. 

"Confiance en la justice française". Son extradition par la justice néerlandaise est donc un soulagement pour les victimes : "La boucle est bouclée. Maintenant, je fais confiance à la justice française pour qu’il paie pour ce qu’il a fait", a déclaré Nicole Martin, présidente du collectif dentaire qui regroupe plus de 120 membres. Parmi eux, Christelle, passée en 2010 entre les mains du dentiste boucher s’est retrouvée avec neuf dents abîmées et en a perdu trois. Ce qui devait être une simple visite de contrôle lui a ainsi coûté "une paralysie faciale à vie".

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Des problèmes  "d’identité sexuelle" ? Présenté au juge d’instruction de Bourges jeudi soir, le Néerlandais s’opposait à son extradition. Il assurait souffrir de "problèmes psychologiques" dont des "problématiques d'identité sexuelle et tendances suicidaires" nécessitant un traitement particulier disponible, selon lui, uniquement aux Pays-Bas. 

En cavale au Canada. C’est en 2013 que les problèmes ont commencé, en France, pour ce dentiste déjà connu dans son pays natal pour des faits similaires. Suite à plusieurs dépôts de plainte, une instruction sur l’escroquerie dentaire est ouverte au mois de mai. Mark Van Nierop est alors soumis à un contrôle judiciaire. Mais en décembre, il prend la fuite au Canada. Un mandat d’arrêt international est alors lancé à son encontre. Arrêté le 2 septembre par les policiers canadiens, le dentiste boucher avait déclaré aux enquêteurs avoir tué sa seconde épouse en 2006, aux Pays-Bas. Incarcéré là-bas, il espérait sans doute éviter d’être jugé en France. En vain.