Après huit mois de détention provisoire, Gilles Patron a été remis en liberté surveillée vendredi. Le père de la famille d'accueil de Laëtitia Perrais, soupçonné de viols et agressions sexuelles sur six adolescents accueillis chez lui, à La Bernerie-en-Retz, en Loire-Atlantique, devra porter un bracelet électronique.
Il sera assigné à résidence chez un couple d'amis dans les Deux-Sèvres et ne pourra sortir que sur convocation de la juge ou pour préparer sa défense. Le parquet avait fait appel de cette remise en liberté, en raison des "risques de réitération des faits et de pressions sur les plaignants" et du "trouble persistant à l'ordre public".
La jumelle de Laëtitia victime présumée
Parmi les victimes présumées de Gilles Patron figure Jessica, sœur jumelle de Laëtitia, l'adolescente tuée en janvier 2011, un crime pour lequel Tony Meilhon est aujourd'hui poursuivi. Son corps avait été retrouvé, découpé, dans deux étangs et l'affaire avait ému la France entière. Gilles Patron lui-même s'était fait connaître après le meurtre en réclamant plus de moyens pour lutter contre les "violeurs récidivistes".
Il reconnaît aujourd'hui "la matérialité des relations avec Jessica, même s'il en conteste le caractère forcé", selon son avocat Thierry Fillion. Jeudi, devant la chambre d'instruction, il a nié les autres accusations. "Je regrette profondément le rapprochement avec Jessica, mais il n'y a rien eu autrement, je n'ai touché ni violé qui que ce soit", a-t-il affirmé, des sanglots dans la voix.
Une plainte contre Tony Meilhon
Le père de la famille d'accueil a en outre porté plainte contre Tony Meilhon. L'instruction concernant le meurtre de Laëtitia Perrais n'a pas pu démontrer l'existence d'un viol préalable de l'adolescente.
"Tout rapprochement infondé et injurieux entre les faits commis par Tony Meilhon et les faits reprochés par ailleurs à Gilles Patron est désormais clairement et définitivement écarté", affirme la famille dans un communiqué.