La "souffrance" de Tapie après l'invalidation de l'arbitrage

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Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
Dans une interview au Point, Bernard Tapie fait part de sa "souffrance" suite à l’invalidation, le 17 février par la cour d’appel de Paris, de l’arbitrage qui lui avait accordé 403 millions d’euros.

Dans un entretien filmé par Frantz-Olivier Giesbert pour l'hebdomadaire Le Point, Bernard Tapie se confie sur sa "souffrance" et "l’acharnement" dont il s’estime victime depuis des années, en particulier depuis cet arrêt de la cour d’appel de Paris qui, le 17 février, a invalidé l’arbitrage accordé en sa faveur.

En colère contre le "système", Tapie fait part de "[sa] souffrance". Après vingt ans de péripéties judiciaires dans cette affaire de litige l’opposant au Crédit Lyonnais autour de la vente d’Adidas, l’homme d’affaires, se montre las, le visage fatigué face à "FOG".  Dans cette vidéo tournée entre deux portes, Bernard Tapie, perturbé par cette décision de la cour d’appel défavorable à son encontre, raconte cette "souffrance", qu’il a essayé de décrire aux juges devant lesquels il est passé lors de l’examen du dossier par le tribunal arbitral. Même si "j’aime pas faire pitié", avait toutefois glissé l’homme avant de s’épancher.

"La justice, c'est du droit et rien que du droit". Avant de se défendre sur les conditions de la vente de la marque sportive, l’ancien président de l’OM évoque "un acharnement". Sont visés, pêle-mêle, les "journalistes complaisants" auxquels il reproche de "faire les procès avant les procès" mais aussi le "pouvoir politique" qui "n’a pas le courage de remettre les choses à leur place", de dire "la justice c’est du droit et rien que du droit". Difficile pour les magistrats, estime l'homme d'affaires, de prendre des décisions une fois que le procès s'est déjà joué sur la place médiatique.

Vers une restitution de l’argent de l’arbitrage. Il faut dire que depuis la décision de la cour d’appel, Bernard Tapie est plutôt en mauvaise posture. Il devrait en effet restituer les 403 millions d'euros dont il a bénéficié dans le cadre de l'arbitrage avec le Crédit Lyonnais à partir du moment où la décision condamnant à une indemnité a été annulée, a estimé dans Le Journal du Dimanche, Thomas Clay, spécialiste de l'arbitrage qui suit le dossier depuis longtemps. Ce professeur de droit privé à l'université de Versailles a ainsi analysé : "En droit, les choses sont souvent simples : lorsqu'une décision condamnant à une indemnité est annulée, l'indemnité est elle-même annulée. Il faut donc la restituer".

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