La Réunion : un homme condamné à la perpétuité pour avoir dépecé et brûlé un enfant de 4 ans

L'homme a été condamné à la réclusion criminelle à perpetuité
L'homme a été condamné à la réclusion criminelle à perpetuité © RICHARD BOUHET / AFP
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avec AFP , modifié à
L'homme a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans. Cette peine n'avait pas été prononcée depuis 2003 à La Réunion.

Jean-Charles Artaban, 40 ans, a été condamné vendredi par la cour d'assises de La Réunion à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans, pour avoir dépecé, brûlé et jeté aux chiens en 2013 le jeune Mathéo, 4 ans, fils de son ex-compagne. Une telle peine n'avait plus été prononcée à La Réunion depuis 2003.

Aucun aménagement de peine. Condamné pour meurtre, actes de tortures et barbarie, il ne pourra demander aucun aménagement de peine pendant la période de sûreté. L'accusé, qui ne s'exprime qu'en créole, difficilement et souvent par monosyllabes, a affirmé tout au long de son procès ne se souvenir de rien. Cet homme, qui ne montre "ni regrets, ni empathie" selon les experts psychiatres, est resté prostré dans le box des accusés pendant les deux jours d'audience, jeudi et vendredi.

Émotion à l'époque des faits. Les faits s'étaient produits dans la nuit du 18 au 19 juin 2013 dans un quartier défavorisé de Saint-Benoît (Est de l'île). Particulièrement sordides, ils avaient provoqué une grande émotion au sein de la population réunionnaise. Jean-Charles Artaban, un marginal déjà connu de la justice pour des faits de violences et d'agressions sexuelles, avait convaincu son ex-compagne, la mère de Mathéo, de le suivre avec l'enfant dans la maison délabrée qu'il occupe près des habitations de sa famille. Selon les déclarations de la mère, ils auraient consommé du zamal (cannabis, en créole réunionnais) et son compagnon l'aurait forcée à boire du rhum.

"Un vrai carnage". Une dispute aurait éclaté dans la nuit lorsque la jeune femme aurait avoué à son ex-compagnon que Mathéo n'était pas de lui. L'homme aurait ensuite arraché l'enfant des bras de sa mère, qui a pris la fuite, et se serait acharné sur lui. Le médecin légiste recensera 38 plaies sur le corps de Mathéo. Tous les organes internes ont été arrachés, le corps a ensuite été découpé, brûlé et jeté dans la case des chiens. "Un vrai carnage "qui a dû demander un certain temps, environ une demi-heure, avec des coups d'une très grande violence", selon le médecin légiste.