La protection de personnalités coûte cher

© MAXPPP
  • Copié
La cour des comptes épingle le SPHP qui protège, parfois sans raison apparente, des personnalités.

Quelle menace pèse sur Michel Charasse ? L’ancien ministre du Budget de François Mitterrand et actuel membre du Conseil constitutionnel bénéficie de la protection de l’Etat. Deux officiers de sécurité sont en effet installés dans le village auvergnat de Puy-Guillaume, dans un studio à proximité du logement de l’ancien ministre. Une garde rapprochée, sans raison apparente, qui est l’une des dérives dénoncée par un rapport de la Cour des comptes et au sommaire lundi soir du magazine Haute définition sur TF1.

Michel Charasse bénéficie du service de protection des hautes personnalités (SPHP) de la police nationale. Un organe créé à la suite de l’assassinat du roi Alexandre de Yougoslavie en France en 1934 et dont les missions se sont multipliées depuis. Il est notamment chargé de la protection policière des anciens ministres de l’intérieur et de tous les membres du gouvernement. La France est le seul pays à en faire autant. La SPHP protège aussi des personnalités françaises comme étrangères à l’instar d’Ingrid Betancourt après sa libération. Elle intervient aussi auprès de hauts fonctionnaires, préfets, journalistes, écrivains et artistes qui font l’objet de menaces précises.

700 policiers

Les critères qui régissent le choix de protéger une personne ou non sont très flous. Et la décision d’arrêter la protection l’est autant. Rachida Dati s’en est rendu compte en mars dernier, quand elle a subitement été privée d’escorte. L’Inspection générale de la police et la direction administrative de la police nationale ont déjà dénoncé un gaspillage. Les frais d’escorte coûtent cher, et d’autant plus pour les personnalités qui se déplacent à l’étranger. Ainsi en 2008, la garde de Dominique de Villepin a coûté près de 100.000 euros. La SPHP compte 700 policiers.

Des protections de "confort"

La SPHP s’apparentent également parfois à du gardiennage, notamment avec les visiteurs venus des Emirats. Un membre du service explique ainsi au Parisien qu’il doit parfois changer des billets d’avion et trouver des restaurants ouvert des heures tardives. Des frais que le ministère de l’Intérieur promet de réduire dans une période où l’Etat chercher à réduire ses dépenses.