La Liberté... : pourquoi écrire "AE911" ?

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L'inscription sur le tableau du musée renvoie aux thèses conspirationnistes sur le 11-Septembre.

La jeune femme qui a vandalisé le tableau La Liberté guidant le peuple a-t-elle voulu faire passer un message ? La question se pose vendredi après la découverte de l'inscription "AE911" sur l'œuvre d'Eugène Delacroix, tableau "star" du nouveau musée du Louvre à Lens. L'inscription fait en effet référence aux thèses complotistes concernant les événements du 11-Septembre.

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Une inscription au marqueur noir. L'affaire débute jeudi soir, juste avant la fermeture du musée, vers 18 heures. Une femme de 28 ans griffonne au marqueur noir une inscription en bas à droite de la toile, soit juste au-dessous de la figure dont Victor Hugo s'est inspiré pour imaginer son personnage de Gavroche. C'est la jeune femme, elle-même, qui a aidé les enquêteurs à déchiffrer son graffiti, puisqu'il n'était pas très lisible au départ. "AE911", serait visiblement une référence aux thèses complotistes concernant le 11-Septembre.

"AE911", qu'est-ce que ça veut dire ? Le sigle AE911 est celui de l’association Architects & Engineers for 9/11 Truth qui regroupe des ingénieurs et architectes. Ces derniers remettent en cause la version des autorités américaines sur les attentats du 11-Septembre. Selon eux, l'effondrement des tours du World Trade Center est lié à une explosion interne  aux bâtiments et non pas au crash de deux avions dans les buildings.

En tapant "AE911" sur Internet, l'inscription renvoie vers une pétition en ligne, dans laquelle "1 768 architectes et ingénieurs diplômés authentifiés, en plus de 16 421 citoyens concernés (...) exigent du Congrès américain une enquête véritablement indépendante" sur ces attentats.

Un délire ou un message ? Seule certitude : la jeune femme, originaire de la région, aurait agi sciemment pour donner un écho maximum à son geste. Lors de sa garde à vue, elle a notamment affirmé vouloir sensibiliser l'opinion sur le complot des attentats du 11-septembre. "Il convient", a tenu à relativiser le procureur, "de rechercher quelle peut être la signification pour elle de ce type d'inscription".

Une chose est sûre pour les enquêteurs, il s'agit de l'acte d'une déséquilibrée. "Ce n'est pas le geste d'une personne équilibrée", a abondé le procureur de Béthune, Philippe Peyroux, précisant avoir demandé que la jeune femme soit examinée par un psychiatre. "Nous attendons d'en savoir un peu plus sur cette personne", a-t-il ajouté. L'expert psychiatre qui a examiné vendredi la jeune femme a par ailleurs conclu à son "irresponsabilité pénale" et demandé son hospitalisation d'office en hôpital psychiatrique, a-t-on appris de source judiciaire.