La détresse de la mère d'un ex-délinquant

Marlène, une mère de famille de Nantes a lancé un appel de détresse pour que l'un de ses fils ne soit plus victime de harcèlement.
Marlène, une mère de famille de Nantes a lancé un appel de détresse pour que l'un de ses fils ne soit plus victime de harcèlement. © Max PPP
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et François Coulon , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - A Nantes, une mère de famille est harcelée par une bande de caïds parce qu'elle a sorti l'un de ses fils du trafic de drogue. 

Sa vie avec ses trois enfants s'est transformée en cauchemar. Marlène, une mère de famille de Nantes a lancé un appel de détresse pour que l'un de ses fils ne soit plus victime de harcèlement. La famille réside à Bellevue, un quartier sensible de la ville, classé en zone de sécurité prioritaire. Parce qu'elle cherche à sortir l'un de ses fils de l'influence d'une bande de caïds, Marlène, 45 ans, fait face depuis plusieurs mois aux intimidations, au racket, aux menaces.

"Ils sont capables du pire". Marvin, 15 ans, est tombé sur cette bande il y a quelques mois et s'est retrouvé impliqué dans des faits de trafic de drogue et de vols. Sa mère Marlène a toutefois réussi à l'exfiltrer du quartier. Mais depuis, c'est l'enfer au quotidien. "On est venu le chercher, jusque dans sa classe, parce qu'ils avaient besoin de lui. Et puis, ils sont violents. Mon fils est revenu en sang. Le phénomène de groupe fait qu'ils sont capables du pire. Quand ils se mettent sur quelqu'un, ils ne s'arrêtent pas, ils le laissent pour mort, parterre. C'est ce que je crains, d'autant que j'ai porté plainte", s'inquiète Marlène.

"On est venu le chercher, jusque dans sa classe" :

"Je ne dors pas de la nuit". En raison de son refus de céder aux pressions des jeunes délinquants, Marlène est victime de menaces et vit dans l'angoisse des représailles. "Moi, ils m'ont menacé de mort. Je ne dors pas de la nuit, avec un couteau sous l'oreiller, je pleure toute la journée. Il faut qu'on déménage nous maintenant", estime-t-elle.

Marvin expatrié en Vendée. Sauf que la procédure de déménagement n'est pas si simple à engager. "Hier, je suis allée à Nantes habitat et je leur ai dit : 'nous sommes en danger de mort'. On m'a dit : 'madame revenez demain'", déplore la mère de famille.

Et de poursuivre : "quand je suis rentrée chez moi, mon fils était sous le lit, en train de pleurer, il attendait. Est-ce-que c'est normal ? Est-ce qu'on peut vivre comme ça ? Je suis désespérée." Marlène attend en effet désespérément de pouvoir emménager en urgence dans un quartier moins sensible. Marvin, lui, a dû s'expatrier en Vendée, dans une famille d'accueil pour échapper au harcèlement incessant.