L'urgentiste de Bayonne ne regrette pas

Les faits se sont déroulés au service des Urgences de l'hôpital de Bayonne.
Les faits se sont déroulés au service des Urgences de l'hôpital de Bayonne. © MAXPPP
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et Stéphane Place avec AFP , modifié à
Mis en examen pour empoisonnement, il a expliqué vouloir abréger les souffrances de ses patients.

Il n'a pas contesté les faits. Le médecin urgentiste de l'hôpital de Bayonne, soupçonné d'être à l'origine de la mort d'au moins quatre de ses patients et mis en examen vendredi, "ne regrette pas son geste", selon son avocat Me Arnaud Dupin. Cet homme de 50 ans aurait "préféré prendre le problème [de l'euthanasie] à bras le corps".

Le praticien, explique son avocat, a réagi, "face à sa conscience de médecin", "pour abréger les souffrances de quelques minutes, de quelques heures parfois, pour certaines personnes qui étaient dans son service", a-t-il précisé à Europe 1. L'avocat évoque une "décision médicale", une décision prise "uniquement parce que quand on est humain, quand on a une âme de médecin, on ne peut pas supporter que des gens souffrent et ne meurent pas dignement".

Un "bouc émissaire" ?

Me Arnaud Dupin a en outre indiqué que les familles avaient "souvent" été informées et a jugé la notion d'assassinat "complètement absurde". Il a au passage demandé la remise en liberté de son client, qu'il a qualifié de "bouc émissaire", appelant à lever "l'omerta sur ce qui entoure la fin de vie".

La mise en examen du médecin concerne quatre décès survenus ces cinq derniers mois, le dernier étant celui d'une patiente de 92 ans, morte le 3 août. Il a notamment reconnu avoir utilisé un médicament à base de curare, qui peut entraîner la paralysie des muscles respiratoires. L'urgentiste aurait occupé, il y a quelques mois, le poste de chef du service des Urgences, avant d'être rétrogradé, et certains évoquent un "état de santé psychologique fragile".