"L'appel de l'argent est plus fort"

© GOOGLE STREET VIEW
  • Copié
avec Nathalie Chevance , modifié à
Plongée au cœur du Clos de la Rose, à Marseille, théâtre de la fusillade du week-end dernier.

Des ados de 11 et 16 ans, comme ceux sur qui on a tiré vendredi soir, elle en voit tous les jours. Catherine Thomas est la principale du collège Stéphane Mallarmé de Marseille, en plein cœur de la cité du Clos de la Rose où a eu lieu la fusillade qui a coûté la vie à un ado et gravement blessé un autre. Elle décrit sur Europe 1 les changements du quartier depuis quelques années.

Ce qui frappe d'abord la principale du collège c'est le développement du rôle que jouent les plus jeunes dans les trafics de drogue. Ils sont de plus en plus employés comme "guetteurs". "On regrette que des jeunes puissent tremper dans ce type de trafics, des jeunes qu'on a soutenus à bout de bras, qu'on a aidés...", déplore-t-elle.

"Les guetteurs font partie du paysage" :

Pour Catherine Thomas, c'est l'attrait de "l'argent facile" qui pousse les ados à devenir guetteurs. Et plus personne ne s'en étonne, regrette-t-elle : "les familles, les gens du quartier vivent avec. Ca fait presque partie du paysage". La principale du collège dénonce également l'attitude des dealeurs : "Ces gens font la loi et de plus en plus, de façon ostentatoire. Ils n'ont absolument aucun complexe".

La police "ne fait rien" dans les cités

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé le déploiement de policiers supplémentaires dans les cités marseillaises. Les habitants y sont en grande partie favorable, excédés par les nuisances liées au trafic de drogue. Mais ils ne se satisfont pas d'une simple démonstration de force temporaire. "Je vois la police tout le temps dans mon quartier, ils ne font rien du tout, je ne les vois pas contrôler", déplore Naïma, une habitante du Clos de la Rose.

"Ils font des tours pour dire 'on est là' mais ils ne vont pas prendre un peu de shit", regrette-elle :

Naima attend donc du gouvernement qu'il mette fin au trafic, mais pas par de simples "opérations coup de poing". "Ils veulent arrêter la violence avec de la violence", poursuit-elle, avant d'ajouter : "il faut des gens qui leur parlent, qui leur font la morale".