Où en est l'enquête sur Amedy Coulibaly ?

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avec Alain Acco et AFP , modifié à
ZOOM - Les enquêteurs ont découvert de nouveaux éléments dimanche, mais de nombreux points restent à éclaircir.

L'enquête progresse mais de nombreuses questions restent encore sans réponse. Cinq jours après l'attentat contre Charlie Hebdo, point de départ de trois jours sanglants en France, les enquêteurs sont à pied d'oeuvre pour faire toute la lumière autour des frères Chérif et Saïd Kouachi, auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo, et d'Amédy Coulibaly, qui a tué une jeune policière à Montrouge jeudi puis a tué quatre personnes lors de la prise d'otages d'un commerce casher vendredi.

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Première zone d'ombre : une voiture piégée. Dans une vidéo de revendication qui a émergé sur le web dimanche, un homme qui ressemble fortement à Amédy Coulibaly évoque le meurtre de Montrouge et la prise d'otages de la porte de Vincennes. Mais dans cette vidéo, il est également fait référence à une voiture piégée qui aurait explosé dans les rues de Paris. Un texte incrusté dans cette vidéo indique ainsi qu'il a "posé une charge explosive sur le réservoir d'une voiture qui a explosé dans une rue de Paris". Or, fort heureusement, il n'y a eu aucune explosion de ce genre dans la capitale. En revanche, jeudi soir, dans une commune limitrophe, la commune de Villejuif, dont le nom résonne évidemment comme une cible potentielle, un véhicule utilitaire d'une concession automobile a bel et bien été déchiqueté par une charge explosive. La charge était placée au niveau de la roue arrière. L'explosion n'a fait aucun blessé.

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S'agit-il de l'explosion annoncée dans la vidéo ? On peut l'imaginer mais rien ne le confirme. Si c'est une coïncidence, cela signifie qu'il y a peut-être une voiture prête à sauter, quelque part dans une rue de Paris. La police recherche donc activement tous les véhicules que Coulibaly ou ses proches auraient pu utiliser ces derniers jours.

Le parquet anti-terroriste de Paris, déjà chargé des affaires de Charlie Hebdo, de Montrouge et de la porte de Vincennes, a récupéré dimanche l'enquête sur cette explosion, qui avait été ouverte par le parquet de Créteil. L'enquête - distincte de celles ouvertes ces derniers jours sur les trois attaques - est désormais ouverte notamment pour "destruction d'un bien appartenant à autrui par substance explosive, en relation avec une entreprise terroriste". Le parquet de Créteil avait indiqué que des analyses de la police scientifique étaient en cours sur cette explosion, et précisé que l'explosif utilisé n'était "pas une énorme charge".

Deuxième zone d'ombre : un joggeur visé par Coulibaly ? Les policiers enquêtent également sur un lien possible entre Amédy Coulibaly et une tentative de meurtre qui remonte à mercredi dernier. Le même jour que celui de l'attaque de Charlie Hebdo. A seulement quelques kilomètres de là où il a tiré sur une policière municipale jeudi matin, Coulibaly est suspecté d'avoir grièvement blessé par balles un joggeur de 32 ans, dont le pronostic vital était toujours engagé dimanche soir.

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Sur les lieux de cette agression, les enquêteurs ont trouvé cinq douilles, cinq étuis de 9mm. Or d'après les expertises balistiques, ces balles ont été tirés par un pistolet Tokarev, qui a été retrouvé dans le supermarché casher de Vincennes. Il y a donc un lien clairement établi entre les deux affaires : la même arme a été utilisée aux deux endroits.

Néanmoins, cela ne signifie pas forcément qu'elle l'a été dans les deux cas par Coulibaly. Le terroriste de Vincennes avait peut-être un complice qui est toujours dans la nature. C'est, en tout cas, une hypothèse qui est loin d'être écartée par les enquêteurs.