Jusqu'à 10 ans de prison requis au procès d'une filière djihadiste impliquant des mineurs

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J.R. avec AFP , modifié à
Cette peine a été requise contre cinq hommes qui se trouveraient encore sur place, dont l'un serait mort.

Jusqu'à 10 ans de prison ont été requis lundi devant le tribunal correctionnel de Paris au procès d'une filière d'acheminement de djihadistes vers la Syrie, impliquant des mineurs. Cette peine, le maximum prévu pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a été requise contre cinq hommes qui se trouveraient encore sur place, dont l'un serait mort. Dans cette filière, plusieurs réunions s'étaient tenues sous l'égide de Mourad Fares et Oumar Diaby, deux importants recruteurs vers les terres de djihad. Le premier est sans doute mort, le second est aujourd'hui en prison.

"Un danger pour notre société". Dans son réquisitoire, le procureur a souligné à quel point les écoutes téléphoniques traduisaient que ceux qui sont restés longtemps en Syrie se sont "déshumanisés" et sont "perdus pour notre société". Devenus "insensibles à la souffrance de leurs plus proches", ils représentent "un danger tout particulier pour notre société" en cas de retour en France, a souligné le magistrat. Dans ce dossier, trois protagonistes se sont rendus en Syrie alors qu'ils étaient encore mineurs.

Contre les deux prévenus qui comparaissent détenus, des peines de quatre et six ans de prison ont été requises. Parmi les prévenus, figurent deux frères et leur père. Le cadet, parti en Syrie alors qu'il était mineur, fait partie de ceux qui sont toujours sur place. Son père, qui le suppliait de revenir, est poursuivi pour lui avoir envoyé de l'argent. Estimant néanmoins qu'il ne soutient pas la "cause terroriste" de son fils, le magistrat a requis contre lui quatre mois de prison avec sursis. Contre le fils aîné, en revanche, aux "convictions radicales, y compris djihadistes", le représentant du ministère public a requis trois ans de prison, dont un avec sursis.