"Je savais qu’il recommencerait"

Caroline a été victime d'un viol par l'assassin présumé de la joggeuse tuée à Marcq en Baroeul.
Caroline a été victime d'un viol par l'assassin présumé de la joggeuse tuée à Marcq en Baroeul. © MAXPPP
  • Copié
avec Emilie Denêtre , modifié à
TÉMOIGNAGE EUROPE1 - Caroline a été violée par le meurtrier présumé de la joggeuse de Marcq-en-Baroeul.

C'est par ce qu'elle a fait preuve d'un grand sang froid que Caroline a eu la vie sauve. En 2004, la jeune femme a été victime d’un viol commis par l’homme qui a avoué mardi avoir tué une joggeuse, à Marcq-en-Baroeul, dans la banlieue de Lille.

La jeune femme a accepté de se confier à Emilie Denêtre pour Europe 1 après avoir appris la terrible nouvelle.

"Je savais qu'il recommencerait", se désole-t-elle :

"Je lui ai fait croire qu’on pourrait être amis"

Le 20 mai 2004, elle croise le chemin de cet homme d’une quarantaine d’années, vivant seul et complexé par ses 130 kg, lors de son jogging. Il est muni d’un couteau et d’un tournevis. Elle ne peut s’opposer. "Je ne sais pas comment j’ai fait, mais j’ai tout contrôlé, ma respiration, ma voix", raconte la jeune femme sur Europe1. "Je lui ai fait croire qu’on pourrait être amis. On s’est échangés nos numéros" pour avoir la vie sauve, raconte la jeune femme.Deux jours plus tard, l'homme est arrêté.

"C'était prévisible"

"Je sais ce qu’elle a ressenti ", confie Caroline au sujet de la jeune femme de 29 ans retrouvée morte dans la forêt de Phalempin dans le Nord. "Il a dû l’attendre de la même façon avec les mêmes armes que pour moi. Je sais aussi à quel moment elle a su qu’elle allait mourir. Puisque moi aussi je l’ai su", explique-t-elle.

"Je savais qu'il allait recommencer, tout le monde le savait en fait", explique Caroline. Sa libération conditionnelle, c'est n'importe quoi !", s'emporte la jeune femme.

"S’il ressort de prison, il recommencera"

L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, était déjà connu des services de police. Fiché comme délinquant sexuel, il avait été condamné en février 2006 par les assises des Hauts-de-Seine à 10 ans de réclusion pour viol sous la menace d'une arme, et avait été libéré en 2009.

"C'était prévisible, je ne savais pas quand mais je m'y attendais un peu, qu'il recommence ou que j'entende parler de lui en tout cas", ajoute la jeune femme. Et de conclure : "il a un grain, il est là dans sa tête et il l’aura à vie. S’il ressort de prison, il recommencera".