Intempéries : Montpellier, sous les eaux, coupée du monde

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Géraldine Ruiz, Yann Terrou et Laurent Cabrol avec et AFP , modifié à
REPORTAGE - La ville est en proie à de fortes pluies depuis lundi. Sur place, les habitants s'adaptent.

L'INFO. Frappée par les pluies diluviennes, la région de Montpellier, sous les eaux, était toujours très isolée mardi matin. Placé lundi en vigilance rouge jusqu'à mardi 17h, le département de l'Hérault est également menacé par une "vigilance crue rouge" concernant Le Lez, fleuve qui traverse la métropole. L'Orb et l'Hérault étaient quant à eux en vigilance orange. Selon la préfecture, 4.000 personnes ont été prises en charge dans la nuit de lundi à mardi.

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"Ces gens ont eu peur". Pour l'heure, les dégâts sont surtout matériels. Mais les fortes pluies - 300 litres d'eau au mètre carré en trois heures - ont immobilisé de nombreuses personnes, à commencer par les automobilistes. A Mauguio, à l'ouest de Montpellier, des dizaines de naufragés de la route ont trouvé refuge dans un centre culturel, après avoir abandonné leurs véhicules. Des lits de camps ont été mis à disposition des automobilistes, comme Patricia : "On nous a servi un petit repas, on est au chaud", raconte-elle à Europe1. Autour d'eux, l'adjoint au maire de Mauguio distribue les cafés et les bons mots. "Ces gens ont eu peur, certains se sont retrouvés dans leurs voitures avec plus d'un mètre d'eau autour d'eux. Il faut qu'on les rassure", explique-t-il.

Des axes routiers coupés. La veille, plusieurs grands axes ont été coupés à cause des inondations. Résultat, des bouchons interminables sous des trombes d'eau. Une situation qui a poussé Jonathan à laisser sa voiture à sept kilomètres de chez lui dans un parking où il comptait passer la nuit. "Maintenant que je suis là, je vais y dormir. Le problème, ce n'est pas la chaussée humide, mais les bouchons qui résultent des inondations. La pluie a été très conséquente, je n'avais jamais vu de phénomène", assure-il au micro d'Europe1.

Les écoles perturbées. Aux alentours de Montpellier, pas de bus, pas de tram, ni de ramassage scolaire. Les habitants avaient pour consigne de rester chez eux. Les enfants, quant à eux, devaient rester à l'école jusqu'à la fin de l'alerte rouge. Certains parents ont malgré tout choisi d'ignorer la consigne, et d'aller chercher leurs enfants. "J'ai entendu à la radio qu'il ne fallait pas sortir, rester sur place, et attendre. Je ne pouvais pas joindre l'école, j'ai paniqué", expliqué Florence, qui est venue chercher sa fille.

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A Mauguio, "70 enfants, encadrés par des adultes, ont dormi dans leurs écoles primaires", a affirmé le maire Yvon Bourrel. Dans les collèges de Mauguio, 65 personnes - adultes et élèves - ont également passé la nuit dans leurs établissements. Philippe Saurel, maire de Montpellier, a assuré de son côté que les écoles seraient ouvertes ce mardi, après vérification de l'étendue des dégâts par les services techniques.

Les gares et les aéroports bloqués. Le trafic aérien a également été interrompu, tout comme les trains sur l'axe traversant Montpellier. Quelque 1.800 personnes étaient bloquées dans les gares. La SNCF a appelé les voyageurs à destination ou au départ du Languedoc-Roussillon à différer leur départ. Depuis Besançon, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé le déploiement de renforts : "600 pompiers ont d'ores et déjà été mobilisés sur place et de gros renforts sont attendus dans la nuit pour arriver à 1.000".