Incidents en Corse : manifestations interdites jusqu'au 4 janvier

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G.P. avec AFP , modifié à
L'arrêté "concerne toutes les manifestations et les rassemblements, et les contrevenants sont passibles de sanction pénale", a indiqué le préfet.

Le préfet de Corse a interdit jusqu'au 4 janvier les manifestations dans le quartier populaire des Jardins de l'Empereur à Ajaccio, où un calme mâtiné d'inquiétude est revenu, après deux jours de manifestations et dérapages racistes. Un arrêté qui "prend effet aujourd'hui (NDLR : dimanche) et durera jusqu'au 4 janvier au moins" a été pris, a précisé Christophe Mirmand, préfet de Corse. "Il concerne toutes les manifestations et les rassemblements, et les contrevenants sont passibles de sanction pénale".

"Des propos choquants et inacceptables". "Il faut que ces comportements cessent, ils altèrent l'image de la Corse", a ajouté le préfet, pointant "des propos choquants et inacceptables qui sont successibles de tomber sous le coup d'incrimination d'incitation à la haine à la xénophobie".  Pour la deuxième journée consécutive, samedi, des centaines de manifestants s'étaient rendus dans plusieurs quartiers populaires d'Ajaccio, dont les Jardins de l'Empereur, aux cris de :"on est chez nous", "Arabes dehors". Ils entendaient protester contre un guet-apens survenu le soir de Noël au cours duquel deux pompiers et un policier ont été blessés.

Dimanche matin calme. Tiffany, une des pompiers qui se trouvait dans le véhicule impliqué jeudi soir, a expliqué que ses agresseurs avaient lancé : "Corses de merde, on est ici chez nous". Vendredi, un groupe de manifestants a saccagé une salle de prière musulmane située à quelque 500 mètres des Jardins de l'Empereur et a brûlé partiellement plusieurs livres dont le Coran. Dimanche matin, le calme était revenu dans cette résidence de quelque 450 logements, qui abrite 1.700 personnes, a constaté un journaliste.

Mais les habitants craignaient de nouvelles manifestations, alors que bruissait la rumeur d'un nouveau rassemblement en début d'après-midi, malgré l'interdiction préfectorale. "Quand on voit 300 personnes arriver en criant des slogans racistes, bien sûr qu'on est inquiet", a expliqué, sous couvert de l'anonymat, un habitant appuyé, les bras croisés contre sa voiture, à l'entrée du quartier. Pour éviter tous nouveaux débordements, un dispositif composé d'"une demi-compagnie de CRS et deux escadrons de gendarmerie", soit 150 hommes, a été déployé pour protéger l'entrée du quartier des jardins de l'Empereur.