Incidents à Bastia entre manifestants nationalistes et forces de l'ordre

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Trois syndicats étudiants appelaient à "une mobilisation de grande ampleur pour exprimer la réaction unitaire de notre peuple face à l'injustice".

La cour d'assises spéciale de Paris a condamné, début octobre, trois étudiants nationalistes corses à des peines de prison ferme allant de 5 à 8 ans pour un attentat perpétré en 2012. Une décision qui avait alors déclenché des incidents entre la jeunesse corse et les forces de sécurité. Samedi, les trois syndicats étudiants appelaieent à "une mobilisation de grande ampleur pour exprimer la réaction unitaire de notre peuple face à l'injustice". Et cela ne s'est pas fait sans heurts.

Des cocktails Molotov sur les CRS. De violents incidents ont en effet éclaté près de la préfecture de Haute-Corse, entre des manifestants nationalistes et les forces de l'ordre. Plusieurs dizaines de jeunes cagoulés ont lancé des cocktails Molotov sur les CRS et les gendarmes mobiles assurant la protection de la préfecture, peu après la dispersion d'une manifestation de plusieurs milliers de personnes, dans le centre de Bastia, pour dénoncer les condamnations à des peines de prison ferme de trois jeunes nationalistes, le 6 octobre, à Paris.

Aucune interpellation n'a été effectuée dans l'immédiat. Les jeunes cagoulés ont aussi commencé à incendier la poste centrale, située à environ 200 mètres de la préfecture, mais le sinistre a été rapidement circonscrit par les pompiers, de même que le début d'incendie de plusieurs véhicules de particuliers et des forces de l'ordre, atteints par des cocktails Molotov. Aucune interpellation n'a été effectuée dans l'immédiat.

Des tirs de grenades lacrymogènes et de Flash-Ball. Les CRS et les gendarmes mobiles, dont les effectifs avaient été sensiblement renforcés pour cette manifestation, ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes et de Flash-Ball. Ils ont ensuite bouclé le périmètre autour de la préfecture en déployant des camions et des cars. A 17h, un calme relatif était revenu.

Les appels au calme n'ont servi à rien. Avant la manifestation de samedi, des consignes de calme avaient été lancées par les dirigeants corses, notamment les présidents du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale, Gilles Simeoni, et celui de l'assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, présent dans la manifestation, de même que le maire nationaliste de Bastia, Pierre Saveli, et de nombreux élus. Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas avait lui aussi tenté d'apaiser les esprits en recommandant à l'administration pénitentiaire vendredi d'examiner "avec bienveillance" les demandes de transferts des condamnés sur l'île.