Incendies en série à Halluin : "je ne pourrai pas contenir leur colère"

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Lionel Gougelot avec
Alors que les habitants menacent de se faire justice eux-mêmes, le maire de la ville a écrit à François Hollande pour demander des effectifs sécuritaires supplémentaires.

Ras-le-bol général pour les habitants d’Halluin, dans la métropole lilloise. En seulement deux semaines, une vingtaine de voitures ont été brûlées dans un quartier de cette commune du Nord. Le maire UMP, Gustave Dassonville, a écrit à François Hollande pour demander des moyens sécuritaires supplémentaires. En attendant, la situation alarme les riverains, excédés, qui menacent de se faire justice eux-mêmes.

>> Europe 1 s'est rendu dans cette commune où la tension est vive.

"Ça va devenir de la haine". Sur les façades de certaines maisons, il y a les traces noires laissées par les voitures calcinées. Celles de Pascal ont été brûlées en pleine nuit, sans raison. Une situation qui dure depuis deux semaines. Alors le père de famille et ses voisins sont excédés.

"J'ai perdu deux voitures, j'ai plus rien. Ras-le-bol total. Si ça ne bouge pas, c'est nous qui allons faire la loi, la loi il n'y en a pas. Ça va devenir de la haine", prévient Pascal. "Si on n'y arrive pas par des moyens légaux, c'est ce qui malheureusement de se passer", abonde un riverain. "Un beau jour on tombera sur quelqu'un et ça tournera peut-être mal. Et puis ça se retournera contre nous, alors qu'on est juste des victimes", s'inquiète, pour part, une voisine.

"Je ne pourrai pas contenir leur colère". Une colère que Gustave Dassonville, le maire de la ville, a du mal à contenir. Alors c'est pour alerter les autorités sur ce qu'il appelle "une ambiance de guérilla" dans sa ville, qu'il a adressé un courrier à François Hollande. "Je les comprends et ça m'inquiète. Donc il faut régler le problème avant d'en arriver là. Mais si rien n'est fait, je ne pourrai pas contenir leur colère longtemps. Il faut que ça s'arrête. Je comprends que Monsieur Hollande fasse la police en Syrie et en Irak. Mais quand ça brûle dans les rues de nos villes françaises, je pense qu'il peut aussi faire la police, chez nous", estime l'élu.

Gustave Dassonville attend maintenant une réponse concrète. Une lettre qui lui annoncerait par exemple un renforcement des effectifs pour le commissariat de police.