Incendie du Bd Auriol : "on veut savoir"

Un incendie dans un immmeuble du boulevard Auriol à Paris avait fait 17 morts dans la nuit du 25 au 26 août 2005.
Un incendie dans un immmeuble du boulevard Auriol à Paris avait fait 17 morts dans la nuit du 25 au 26 août 2005. © MaxPPP
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et Fabienne Le Moal
Après un démarrage avorté en mars dernier, le procès de l'incendie du boulevard Auriol a repris jeudi.

Le procès de l'incendie d'un immeuble vétuste qui avait fait 17 morts dont 14 enfants à l'été 2005 Boulevard Vincent Auriol à Paris s'est ouvert jeudi devant le tribunal correctionnel.

Annulé en mars dernier en raison d'une organisation chaotique, c'est dans de meilleures conditions techniques qu'il a débuté. Une salle plus grande, des micros en état d'usage, le tribunal correctionnel de Paris a tiré les conséquences de ce faux départ.

"Qui et pourquoi ?"

Mais malgré une meilleure organisation, le climat reste tendu. Car s'il a été établi que l'incendie est volontaire, aucun suspect n'a été arrêté. "J'ai toujours eu l'impression que ce dossier n'intéressait personne", déplore Me Florand, avocat des familles.

Et ce statut-quo dans l'enquête suscite la colère des familles de victimes qui souhaitent savoir comment le feu s'est déclenché. "Depuis le début, on dit que c'est criminel. On veut savoir qui et pourquoi", confie à Europe1, Aminata, qui a perdu sa sœur dans l'incendie.

"On ne nous a pas dit toute la vérité. On veut savoir ce qu'il s'est passé réellement", témoigne un autre proche de victime.

Deux personnes morales faute de suspect

Mais sans suspects arrêtés, seules deux "personnes morales" se sont assises sur le banc des prévenus : Freha (France Euro Habitat), une association membre de la fédération Emmaüs qui était chargée de la gestion de cet immeuble du XIIIe arrondissement occupé jadis par la Poste, ainsi qu'une entreprise de bâtiment, Paris Banlieue construction, qui y avait effectué des travaux.

Des suspects qui servent d'écran de fumée selon Me Florand, l'avocat des familles. "C'est des lampistes, il fallait qu'un procès ait lieu car il y a eu 17 morts dont 14 enfants. Donc pour un procès, il faut des prévenus, donc à défaut de trouver l'assassin et de le juger, on s'en remet à deux personnes morales. Ce qui me paraît injuste et réducteur", a-t-il déploré au micro d'Europe1.

Les deux prévenus du procès entendent, selon leurs avocats, plaider le fait qu'elles servent de boucs émissaires.

Le procès doit durer 4 jours, en l'absence de réponse, les familles envisagent de "faire appel à des détectives privés", prévient Me Abahri, cité par L'Express.