Incendie dans les Bouches-du-Rhône : "Un geste anodin peut avoir des conséquences dramatiques"

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Le porte-parole des pompiers des Bouches-du-Rhône rappelle à quel point il est important d'adapter son comportement en période de sécheresse vis-à-vis du risque d'incendie.
INTERVIEW

C'est un mégot de cigarette jeté depuis une voiture qui serait à l'origine du feu de forêt qui a ravagé 800 hectares de végétation ce week-end dans les Bouches-du-Rhône. "Un geste anodin, qui peut paraître innocent, peut avoir des conséquences dramatiques", rappelle le lieutenant-colonel Nicolas Faure, porte-parole des pompiers des Bouches-du-Rhône.

"Potentiellement des blessés, voire des morts." Ces conséquences, c'est évidemment l'environnement qui les subit en premier lieu mais pas seulement : "C'est également potentiellement des maisons détruites. C'est souvent l'oeuvre d'une vie pour les habitants. Et puis, potentiellement, ce sont des blessés, voire des morts, parmi la population comme parmi les intervenants, les pompiers eux-mêmes qui prennent des risques pour éteindre ces feux."

"Besoin d'éducation citoyenne." "La prise de conscience est difficile", reconnaît Nicolas Faure. "Dès que l'été est fini, on oublie cette sensibilité au risque et je pense qu'il y a réellement un besoin d'éducation citoyenne toute l'année et sur tous les risques.", souligne-t-il. Mais il y a aussi "certaines populations qui ne connaissent pas ce risque" d'incendie, explique-t-il, visant notamment les touristes étrangers : "Quand on vient d'Europe du Nord, on n'est pas forcément sensibilisé au risque de feu de forêt."

Pour faire face à cela, "il y a un travail d'information qui est réalisé tout l'été". "Le feu de forêt mobilise une foule d'acteurs, depuis les associations jusqu'aux acteurs étatiques", assure le lieutenant-colonel.

"Un spectacle dangereux." Le comportement des gens face à un incendie peut également poser problème : "Le feu est toujours quelque chose d'impressionnant. On a pu constater, notamment l'été dernier, que nombre de personnes s'arrêtent au bord de la route pour prendre des photos, filmer le feu. Soit ils se mettaient personnellement en danger, soit ils entravent l'arrivée des secours. (...) Ça devient un spectacle, mais un spectacle dangereux pour eux-mêmes et les secours qui ont du mal à intervenir."

"Le feu peut tuer." Être à l'origine d'un départ de feu peut être passible de trois de prison et 45.000 euros d'amende. Mais, malgré la répression, "les gens ne sont pas forcément conscients du niveau de danger". "Il faut tenir compte des leçons, en France et à l'étranger et se rendre compte que le feu est dangereux, le feu peut tuer", poursuit Nicolas Faure, en faisant référence au récent incendie meurtrier au Portugal. La meilleure solution pour "limiter le nombre d'éclosions" d'incendies reste donc "la prévention et le comportement de chacun".