Incendie dans les Bouches-du-Rhône : "Il y a une mentalité complète à bouleverser"

Le maire de Saint-Cannat, commune ravagée par un incendie dans les Bouches-du-Rhône, condamne le comportement de certains automobilistes, alors qu'un mégot jeté au bord de la route serait à l'origine du sinistre.
Le maire de Saint-Cannat, commune ravagée par un incendie dans les Bouches-du-Rhône, condamne le comportement de certains automobilistes, alors qu'un mégot jeté au bord de la route serait à l'origine du sinistre. © Franck PENNANT / AFP
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Nathalie Chevance avec G.D
Le maire de Saint-Cannat, commune ravagée par un incendie dans les Bouches-du-Rhône, condamne le comportement de certains automobilistes, alors qu'un mégot jeté au bord de la route semble être à l'origine du sinistre.

Tout semble parti d'une simple cigarette. Le long de la départementale entre Saint-Cannat et Eguilles, dans les Bouches-du-Rhône, les gendarmes ont procédé à toute une série de prélèvements afin de déterminer les causes de l'incendie qui a déjà ravagé 800 hectares de végétation. Et c’est bien l’hypothèse d’un mégot jeté par un automobiliste qui est privilégiée pour expliquer l’origine du sinistre.

Plus de cendriers dans les voitures. Le nombre de mégots ramassés sur le bord de la route dans le cadre de l'enquête est "impressionnant", d'après Jacky Gérard, le maire de Saint-Cannat. "Comme les voitures n’ont plus de cendrier aujourd’hui, les automobilistes baissent la vitre et jettent le mégot", se lamente-t-il.

Selon lui, "il y a une mentalité complète à bouleverser" : "On essaye de sensibiliser à ces pratiques et on espère que les enfants, quand ils verront leur père jeter leur cigarette, les réprimanderont." L'élu se dit "indigné" de voir un événement aussi "insignifiant" avoir de telles conséquences. "La personne qui a jeté le mégot ne s’est pas rendu compte des conséquences, avec toute la mobilisation qu’il y a eue, les dégâts qu’il faudra des années pour réparer", poursuit-il.

"Redoubler de prudence." Le maire appelle par ailleurs à "redoubler de prudence" car cet été est particulièrement risqué "par rapport à la sécheresse, à l’inflammabilité des végétaux". Il n’y a pas eu de pluie sur le département depuis des semaines et le vent souffle, ce qui accentue la sécheresse. Si les "mesures de débroussaillement" ont "certainement" évité que les dégâts soient "plus importants", le moindre faux pas peut tout de même avoir de lourdes conséquences.

Même le bricolage peut représenter un risque. "On a souvenir de nombreux feux dans les Bouches-du-Rhône qui sont partis à cause de travaux à côté de sa maison. On tronçonne pour faire du carrelage ou quoi que ce soit. Une étincelle met le feu aux quelques lauriers à côté, qui se transmettent à la broussaille et qui mettent le feu aux pins. En l’espace de cinq minutes, vous avez un feu qui devient difficilement maîtrisable", explique le colonel Grand.

Nombreux feux d'artifice privés. Mais ces avertissements ne suffisent pas. En dépit du risque incendie maximal et des interdictions, de nombreux feux d'artifice privés ont été tirés durant le week-end. Un comportement dénoncé par les gendarmes qui multiplient les PV.