Imam expulsé : "allégations fantaisistes"

L'imam Hammami s'était rendu à l'Elysée le 23 septembre 2010.
L'imam Hammami s'était rendu à l'Elysée le 23 septembre 2010. © Max PPP
  • Copié
Guillaume Biet avec Charles Carrasco , modifié à
- L'avocat de l'imam Hammami évoque "une affaire inventée de toutes pièces".

Manuel Valls a promis qu’il ne céderait pas face à l’islamisme radical. Mais après l’expulsion mercredi vers la Tunisie de l’imam Mohammed Hammami, une initiative lancée par son prédécesseur Claude Guéant, son avocat dénonce sur Europe 1, "des allégations fantaisistes" à l'encontre de son client. L'imam Hammami, 77 ans, installé en France depuis plusieurs décennies, s'est vu reprocher d'avoir "valorisé le jihad violent, proféré des propos antisémites et justifié le recours à la violence" contre les femmes, selon le ministère.

"Je demande au ministre d’apporter la preuve de tout ce qui est contenu dans cet arrêté d’expulsion. C’est une affaire inventée de toutes pièces, c’est bidon", a rétorqué Me Salah Djemaï, interrogé par  Europe 1. "Mon client est un homme qui est ici depuis près de soixante ans, donc je dirais que M. Hammami est plus Français que M. Valls !", a-t-il lancé.

"Le mauvais canard"

Mohammed Hammami a été arrêté devant son domicile à Savigny-le-Temple, en Seine-et-Marne par la Police aux Frontières (PAF), puis expulsé par avion pour Tunis. Alors que l'imam expulsé prétend avoir du mal à "se mouvoir", le ministère de l'Intérieur indique qu'il avait déjà été contrôlé sept fois dans les aéroports français depuis le mois de janvier.

"C’est un monsieur qui, au travers de son association, œuvre pour le rapprochement des religions donc ce n’est pas du tout le mauvais canard qu’est en train de dépeindre M. le ministre de l’Intérieur", a expliqué de son côté Salah Djemaï sur Europe 1.

"Fouetter, ‘à mort’, la femme adultère"

Responsable religieux de la mosquée Omar, située dans le 11e arrondissement de Paris, l’imam était une figure connue de l'association Foi et Pratique, liée au mouvement piétiste missionnaire du Tabligh et l'avait présidée jusqu'en mai.

Mohammed Hammami, qui a cinq enfants majeurs et 19 petits-enfants, avait été accusé le 23 janvier dernier par Claude Guéant d'avoir tenu "des propos violemment antisémites" et d'avoir appelé "à fouetter, ‘à mort’, la femme adultère".