Ils prostituaient des enfants

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avec Alain Acco
Neuf personnes d’origine bulgare ont été mises en examen à Bordeaux pour proxénétisme aggravé.

A première vue, cela ressemble à une sordide petite entreprise familiale. Huit jeunes garçons de 12 à 16 ans qui se prostituent pour 100 à 150 euros sur les trottoirs de Bordeaux, afin de faire vivre leur famille. En réalité, pour les policiers qui ont mené l’enquête depuis Noël, il s’agit bel et bien d’un réseau organisé. Une structure mafieuse qui faisant régulièrement venir d’autres garçons depuis la Bulgarie. L’argent était d’ailleurs réinvesti là-bas, dans l’immobilier.

Dans le cadre de cette enquête, Quatre hommes et cinq femmes bulgares de la communauté Rom, dont certain sont les parents des enfants prostitués, ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé sur mineurs de moins de 15 ans et incarcérés dans la nuit de jeudi à vendredi. Ils risquent 15 ans de prison et 3 millions d'euros d'amende.

Des clients identifiés

A l’office central de la répression de la traite des êtres humains, le commissaire Jean-Marc Souvira n’avait jamais vu ça. "C’est rare d’avoir autant de gamins qui sont livrés à la prostitution. D’après nos évaluations et ce qu’on a pu observer, il y en avait à peu près une quarantaine", indique le policier au micro d’Europe 1. "Et ils en auraient fait venir d’autres, parce que des clients non seulement de Bordeaux, mais aussi de Lyon et Paris, commençaient à venir. Donc il y avait une sorte de diffusion des informations au sein d’une communauté de personnes qui cherchaient la prostitution de mineurs."

Certains clients ont déjà été identifiés grâce aux appels ou aux messages envoyés depuis leur portable. Ils risquent jusqu’à sept ans de prison. Quant aux huit garçons placés dans des centres d’accueil, trois d’entre eux ont déjà pris la fuite. Ils sont activement recherchés.