Ils avaient agressé un serrurier qu'ils croyaient juif : deux adolescents mis en examen

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avec AFP , modifié à
Les adolescents qui avaient violemment attaqué un serrurier, croyant qu'il était juif, ont été mis en examen la semaine dernière.

Ils le croyaient "juif donc riche" : deux adolescents de 16 ans ont été mis en examen la semaine dernière pour avoir passé à tabac un serrurier fin novembre à Bussy-Saint-Georges en Seine-et-Marne, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Une instruction ouverte à Meaux. Les "deux mineurs ont été mis en examen pour violences et menaces de mort en raison de la religion, et placés sous contrôle judiciaire" jeudi dernier "et une instruction est ouverte", a annoncé le parquet de Meaux. Les adolescents avaient été interpellés le 21 avril, avec une troisième personne originaire du même lycée et mise hors de cause, dans le cadre de l'enquête sur cette violente agression, cinq mois plus tôt, dans cette ville nouvelle à l'est de Paris.

"Sale juif". Le 20 novembre, un employé d'une serrurerie parisienne, appelé pour établir un devis de porte blindée, se rend sur place vers 19h et tombe dans une embuscade : deux jeunes hommes masqués lui tombent dessus par derrière, l'aspergent de gaz lacrymogène et le rouent de coup, proférant des insultes antisémites, selon le récit de la victime aux policiers. "Donne ton pognon, sale juif", "je vais te tuer, sale juif", lui lance l'un d'eux, armé d'un couteau, avant de l'abandonner à son sort avec un maigre butin: une montre de marque, un smartphone et des papiers administratifs.

 

Des délinquants "bas de gamme". "Ils avaient entendu une publicité pour ce serrurier sur Radio J", une radio communautaire juive, "et ils ont fait le raccourci 'juif donc riche'", a indiqué une source policière. Sur le téléphone du principal suspect, les enquêteurs ont retrouvé un message mal orthographié évoquant les juifs : "je les ai" ("Je les hais", ndlr). Brièvement hospitalisée, la victime, qui n'est pas de confession juive, a pu identifier l'un de ses agresseurs. "En se débattant, elle a pu tirer l'écharpe (de l'un d'eux) et l'a formellement reconnu, mais celui-ci nie totalement les faits", indique la police, pour laquelle "il s'agit de petits délinquants bas de gamme".