Procès Xynthia : "Quand je suis sortie du tribunal, j'ai eu beaucoup de colère"

Gisèle Arnault
Gisèle Arnault observe René Marratier à sa sortie du triubnal © MEHDI FEDOUACH / AFP
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Gisèle Arnault, dont le père est décédé lors du passage de la tempête Xynthia en 2009, n'accepte pas le jugement en appel : deux ans avec sursis pour l'ancien maire de La Faute-sur-Mer.
TÉMOIGNAGE

"J'ai pleuré. Et quand je suis sortie du tribunal, j'ai eu beaucoup de colère." Pour Gisèle Arnault, qui a perdu son père lors du passage de la tempête Xynthia en 2009, la décision ne passe pas. "Je souhaitais qu'il aille en prison", lâche-t-elle lundi soir au micro d'Europe 1, quelques heures après le nouveau jugement prononcé lundi contre René Marratier, ancien maire de La Faute-sur-Mer : condamné à quatre ans ferme en première instance, il n'a écopé que de deux ans avec sursis devant la cour d'appel de Poitiers, en plus d'une interdiction à vie d'exercer une fonction publique.

Entendu sur europe1 :
Il n'a jamais eu de compassion. Jamais, jamais, jamais.

"Deux ans avec sursis, ce n'est rien du tout", enrage Gisèle Arnault. "Il y a quand même 29 personnes qui sont décédées, dont mon père ! Mon père n'avait pas à mourir." À la sortie du tribunal, René Marretier s'est félicité de voir la cour "reconnaître (sa) probité". L'ancien maire a été condamné en raison de sa mauvaise gestion du risque et des secours pour ses administrés mais la cour a décidé de le relaxer, ainsi que les autres prévenus, pour la délivrance de permis de construire en zone inondable.

"Et quand je l'entends encore dire qu'il a de la compassion pour les familles des victimes… Il n'a jamais eu de compassion. Jamais, jamais, jamais", dénonce Gisèle Arnault. "J'ai eu le culot de lui dire. Et qu'on n'en avait rien à foutre de mon père. Il n'a pas osé tourner la tête." Elle l'affirmera désormais devant un tribunal administratif, comme l'a expliqué au micro d'Europe 1 Corinne Lepage, avocate des parties civiles.