"Il reste encore des enfants à écraser", le panneau choc

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Matthieu Bock avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
TOUT LE MONDE EN PARLE - Dans le village de Bretenière, en Côte d'Or, un panneau de signalisation au message choc interpelle les riverains.

"Il reste encore des enfants à écraser. Vous pouvez accélérez." C'est le message étonnant inscrit sur un panneau de signalisation installé non loin d'une école, en plein cœur du village de Bretenière, en Côte-d'Or.  Installé fin 2014, il ne cesse depuis de créer le débat entre riverains, rapporte Le Bien Public. Alors, second degré ou inconscience ?

Ras-le-bol. A cet endroit, la vitesse est normalement plafonnée à 30km/h, mais les automobilistes, à 90 % des habitants du village, ne respectent pas la limitation. Le maire de cette commune de 780 habitants, Hervé Bruyère, en a eu assez et a voulu marquer les esprits avec un panneau décalé.

Du second degré pour faire prendre conscience. "On avait mis beaucoup de restrictions sur cette voie, une ligne droite qui traverse le village sur presque 1 km.  Mais bien que ce soit une zone 30, qu'on ait mis des ralentisseurs,  des mini ronds-points et une priorité à droite, malgré tout ça, les gens ne ralentissaient pas", insiste le maire.

Après avoir affronté ces échecs, les élus municipaux ont donc estimé qu'il fallait y aller un peu plus fort, bien qu'il n'y ait jamais eu d'accident mortel dans le village.  Pour marquer les esprits, le conseil municipal a donc opté pour le second degré : "Depuis qu'on a mis ce panneau, tout le monde en parle. Cela veut donc dire qu'il est regardé et qu'il fait réfléchir. Et c'était vraiment le but", explique l'édile Hervé Bruyère.

"Inapproprié". Du côté des riverains, notamment des familles, l'incompréhension est plus palpable. Beaucoup trouvent ce contenu choc "déplacé" voire "bizarre" et "inapproprié", comme cette grand-mère interrogée par Le Bien Public alors qu'elle se promenait à proximité avec sa petite-fille.  D'autant plus que les enfants en âge de lire le message, sans toutefois en saisir l'ironie, peuvent ne pas comprendre ou être choqués.

Un impact limité. Pour l'instant en tout cas, l'effet du panneau n'est pas spectaculaire : "Quelques uns ont pris conscience aujourd'hui de ralentir, mais pas encore assez à notre avis", rapporte Hervé Bruyère. Il espère néanmoins que les gens deviendront plus respectueux des limitations de vitesse et surtout, que d'autres villages prendront l'initiative de panneaux aussi décalés.